Les agriculteurs sont confrontés à des factures d'énergie et de matières premières de plus en plus élevées. Le prix des engrais par exemple s’est envolé de près de 300 %. La filière de l’élevage est obligée de s’adapter. Exemple dans les Ardennes.
Les hangars de Luc Wery, agriculteur installé à Puiseux dans les Ardennes, abritent un véritable trésor. Il faut dire qu'en quelques mois, l'engrais azoté utilisé pour cultiver ses champs a subi une envolée tarifaire.
"Ça varie entre 200 et 300 % d'augmentation. L'azote est tributaire du gaz, qui devient une énergie rare et chère", détaille celui qui est également secrétaire général de la FDSEA des Ardennes. "Après, on est tributaire de l'engrais puisqu'il en faut pour que les plantes se développent correctement. On a beaucoup diminué les doses d'engrais cette année et ça va avoir un impact sur les céréales de l'année prochaine."
Luc Wery a choisi des engrais plus concentrés, pour en utiliser moins sur ses parcelles. Il s’est également lancé dans les achats groupés de matériels pour faire des économies et favorise l'autoconsommation. Il produit lui-même une partie de la base alimentaire de son cheptel, même si là-aussi cela coûte bien plus cher aujourd’hui.
"La viande va devoir être payée plus cher"
Mais la hausse des coûts n'est pas la seule difficulté qui pèse sur son quotidien. La sécheresse l'a contraint à déjà puiser dans le stock d’hiver pour nourrir ses bêtes de race Salers et Angus.
Le prix de la viande s’est aussi envolé, mais moins que les coûts de production. Cela ne suffit donc pas pour les éleveurs. "La viande aujourd’hui est un produit qui va devoir être payé plus cher pour que les agriculteurs puissent s'en sortir. On a habitué les consommateurs à avoir des produits de qualité à prix moyens et normaux. Aujourd'hui, la viande va être un produit plus rare", affirme-t-il.
Un produit plus rare et donc plus cher. C'est le consommateur qui en fera les frais.