Après Saint-Malo, Mayotte, le Vercors et le quartier de Belleville, à Paris, la revue semestrielle "Pays" s’apprête à publier un numéro consacré aux Ardennes. Ce portrait du territoire de 168 pages est attendu pour la fin 2023. Différentes thématiques y seront abordées, et la Belgique toute proche y aura nécessairement une place.
"Chez Josette", le café-librairie de Charleville-Mézières (Ardennes), ils étaient une trentaine, mercredi 12 avril, à être venus discuter des futurs sujets qui seront développés dans le prochain numéro de "Pays" une revue imprimée sur papier née en 2020. La jeune rédactrice en chef de la revue, Manon Boquen raconte que la rencontre pour cette soirée de présentation a duré jusqu’à 22 heures.
"On était surpris et heureux de découvrir qu’autant de gens manifestent leur intérêt. Peut-être que certains ont envie de participer à l’écriture du numéro qui devrait sortir vers novembre-décembre".
A l’origine de cette revue, il y a quatre jeunes : Manon Boquen la rédactrice en chef, Benoît Michaely, iconographe responsable des photos et des illustrations, Baptiste Thevelin, directeur de la publication et Christelle Perrin, directrice artistique, chargée de la mise en page. Ces fondateurs, trois Bretons et un Lyonnais ont encore une activité à côté. Ainsi Manon est journaliste pigiste pour des journaux, en Bretagne et au niveau national.
Dresser un portrait du territoire
La rédactrice en chef de "Pays" quand elle pense au département des Ardennes a des mots-clés qui lui viennent à l’esprit : forêt, désindustrialisation, histoire, nature. Mais chaque numéro aborde différentes thématiques : économie, politique, culture.
"On n’est pas du tout fermé. Nous traitons plein de sujets avec des textes, des photos, de l’infographie, afin d’avoir un peu la moelle d’un territoire", dit-elle. "Nous avons la volonté de ne pas être dans la caricature, de montrer que partout il y a aussi du positif. C’était le cas dans notre numéro sur Mayotte".
La désindustrialisation fait partie de l’histoire des Ardennes. Je pense qu’on va nécessairement en parler car ça peut se recomposer dans le paysage d’aujourd’hui.
Manon Boquen, rédactrice en chef de la revue "Pays".
La revue "Pays" ne travaille qu’avec des journalistes. "On va sur le terrain. La volonté de l’équipe est aussi de faire travailler des personnes au niveau local. Ils savent mieux parler que nous du territoire", explique Manon Boquen. A Charleville-Mézières où l’équipe se déplaçait pour la première fois, l’idée était de définir des thématiques, les grandes lignes du numéro 5 de cette revue indépendante. Publier avec zéro publicité, les quatre fondateurs y tiennent et se plaisent à le rappeler.
La rédactrice en chef reconnaît volontiers avoir des marottes. "L’histoire qui permet d’éclairer le présent, est souvent présente, le sociétal comme l’emploi, l’environnement, avec les animaux notamment sont traités". Lors de la soirée "Chez Josette", la jeune équipe de la revue a bien compris l’importance du passé industriel du département des Ardennes.
"La désindustrialisation fait partie de l’histoire du département. Je pense qu’on va nécessairement en parler car ça peut se recomposer dans le paysage d’aujourd’hui", dit Manon Boquen. "Il y a un attachement pour les fonderies. C’est quasiment sûr qu’on va en parler".
Au-delà de Rimbaud et des Marionnettes
Avec de longs articles, ce sont des regards journalistiques qui se poseront donc sur le département des Ardennes. "Rimbaud, les Marionnettes, le festival du Cabaret Vert sont connus partout. Ils contribuent au rayonnement des Ardennes. On risque d’en parler. De quelle façon, sous quel angle ? Cela reste encore à définir".
Les différentes idées sont souvent mises au vote, vue la richesse des territoires. Jusqu’à présent le succès a été au rendez-vous. Il a ainsi fallu procéder à un retirage du numéro qui était consacré à la Cité Corsaire si touristique, Saint-Malo.
Il peut rester quelques exemplaires chez les libraires, ou l’on peut commander les revues sur le site de "Pays". Le numéro consacré aux Ardennes devrait être tiré à 3 000 exemplaires. Cela dépendra de la campagne de prévente. Il est vendu 29 euros. Et comme pour les premiers numéros, c’est la carte du département qui sera en couverture de "Pays, la revue qui nous entoure".