Conseiller, Honorer, Ecouter, Mobiliser, Importer, Nouer: voilà les maîtres mots de cette association le "CHEMIN" qui à Sedan procure une aide, une écoute et un soutien sérieux aux parents en deuil d'un enfant né avant terme ou décédé jusque dans les douze premiers mois qui ont suivi la naissance.
C'est un drame qui a longtemps été passé sous silence: la perte d'un enfant avant sa naissance, voire dans l'année suivant la naissance. Un tout-petit attendu, imaginé, avec lequel on s'est projeté, que l'on a senti bouger, et même que l'on a pu parfois voir, toucher, et puis... quoi? rien, plus rien? Que dire quand ce nouveau-né a vécu quelques heures, un jour, des jours... une semaine, des semaines... un mois, plusieurs mois... et plus? Ne pas être reconnue comme mère, comme parent, puisque l'enfant n'est plus: une abomination versée dans le domaine du " ça arrive" et autres banalités si difficiles à entendre et à accepter. Impossible de se faire une raison.
Impossible pour ces mamans ayant porté un enfant sans que la grossesse aboutisse à un "heureux évènement" de faire reconnaître l'existence même d'une petite vie, aussi infime eut-elle été, et pourtant bien réelle. Une blessure profonde, avec laquelle il fallait vivre, continuer à vivre, "comme avant" alors que justement ce n'était pas "comme avant". Des générations de femmes ont du s'accommoder de cette situation qui leur était imposée, un état de fait minimisé, qui semblait-il n'intéressait personne mis à part les principales concernées. Jusqu'à ce qu'un statut leur soit reconnu en Août 2008.
Il n'y a en effet pas si longtemps qu'il est enfin possible de donner à ces enfants nés sans vie, ou ayant si peu vécu, un prénom et un nom et de les faire enregistrer à l'Etat-Civil et inscrire dans le livret de famille. Avec un certificat médical d'accouchement, la possibilité de demander une autopsie, d'organiser des obsèques. Pour en savoir plus cliquez ICI
A Sedan, l'association Le CHEMIN, va encore plus loin. Elle est là pour que tout ceux qui ont vécu cette épreuve ne restent pas seuls, qu'ils puissent en parler, et vivre avec, du mieux possible...
Voyez le reportage d'Alexis Dumoulin et Ali Benbournane ci-dessous ( Montage : Patrice Blot)