Caché derrière une petite porte au fond d’un couloir de l’hôpital de Sedan, un étrange musée privé des débuts de la médecine s’offre aux visiteurs privilégiés. On vous invite à cette visite insolite.
Olivier Cahart (65 ans) est l’ancien magasinier des lieux (désormais à la retraite). Il est à l’origine de cette préservation de matériels hospitaliers, où pendant des années, il a soigneusement gardé les ustensiles médicaux, les outils, les pinces à opérer, tous les objets de l’époque "après guerre" de 1940 à 1970.Lorsque le vieil hôpital de Sedan a laissé la place à de nouveaux bâtiments en 1970, un maximum de matériels encore en usage avaient été envoyés dans des pays en voie de développement (Madagascar, République centrafricaine, Roumanie).
Olivier Cahart à minutieusement conservé le reste des ustensiles obsolètes et hors d’usage avec leurs techniques de fonctionnement pour son musée. C’est son association "ASPROH" (Association de Sauvegarde de Potection et de Restauration des Objets Hospitaliers) qui gère ce mini-musée ouvert uniquement deux fois dans l’année (pour les journées du patrimoine et les journées de l’été en août).
3.000 objets incroyables
Parmi ces 3.000 objets incroyables et inquiétants pour certains, on peut découvrir :- les débuts de la stérilisation
- les premiers appareils à anesthésie
- les ustensiles pour la chirurgie osseuse (les scies, les marteaux, les pinces)
- les outils pour la chirurgie viscérale (les écarteurs, les seringues, les systèmes rudimentaires d’exploration de l’intérieur du corps)
- la microchirurgie pour l’ORL et OPH
- la gynécologie
- le rayon pharmacie avec sa fabrique de médicaments à la main (1945/1950)
Evolution des techniques
Au sein de ce musée, on peut suivre l’évolution des techniques et du matériel de l’époque, car ces objets, souvent en argent, en inox et en métaux spéciaux, n’existent plus aujourd’hui. La plupart étant désormais à usage unique et donc jetable.Dans un coin de l’entrée du musée il y a une fenêtre en bois appelée "la tour à enfants" (ou boite à bébé). C’est un "passe", une trappe entre la rue et l’hôpital qui permettait en 1750, aux jeunes mères d’abandonner leurs bébés dans un casier. Ensuite, elles actionnaient une cloche et s’enfuyaient en laissant l’enfant dans le coffre à disposition des médecins.