La CPAM (Caisse primaire d'assurance maladie) vient de dévoiler les conclusions d'une opération de contrôle, menée durant plusieurs semaines dans les six départements du Grand-Est, pour détecter les arrêts de travail abusifs. Et l'Alsace fait office de mauvaise élève...
Durant cinq semaines, entre septembre et octobre 2017, l'assurance maladie s'est attaquée aux arrêts de travail.
Il faut dire qu'ils coûtent cher, et notamment en Alsace qui est la région la plus coûteuse en arrêts maladies dans le Grand-Est. Rien qu'entre les premiers semestres 2016 et 2017, certaines zones ont connu une augmentation de + de 44,5%, contre 5,6% en moyenne dans le reste de l'Alsace.
Opération coup de poing
L'assurance maladie a donc passé au crible 10 zones en Alsace, notamment l'Eurométropole et l'agglomération de Mulhouse. Elle a visité 146 assurés sociaux en se rendant à leur domicile. Près d'un tiers était absent : ils vont faire l'objet d'une suspension de leurs indemnités journalières sauf si leur absence était justifiée.
Mais les assurés n'étaient pas les seuls visés par ces enquêtes. Les médecins ont également été contrôlés. Sur la même période, 21 praticiens forts prescripteurs d'arrêt maladie ont été amenés à s'expliquer sur leurs pratiques.
Des chiffres qui donnent le tournis
En 2016, 915 000 arrêts maladie ont été prescrits en Alsace. Soit près de 8 millions de jours à indemniser. Total de la facture : 225,5 millions d'euros... Un chiffre en constante augmentation depuis plusieurs années.
L'assurance maladie va donc sérieusement veiller au grain : elle a déjà prévu d'organiser de nouveaux contrôles en 2018 dans d'autres zones de la région.
Arrêt maladie : mode d'emploi
Pour éviter de vous retrouver en situation de fraude (ce qui arrive souvent pour cause d'étourderie et de mauvaise connaissance du système), voici la marche à suivre :
- Envoyer son arrêt dans les 48h par voie postale, sauf si le médecin le déclare en ligne
- Etre présent à son domicile entre 9h et 11h puis de 14h à 16h (y compris les week-ends et jours fériés)
- Ne pas exercer d'activité
- Se rendre aux convocations du service médical
- Ne pas séjourner en dehors de son département sans accord préalable