"Au CP je n'arrivais plus à aller à l'école, je ne voulais plus", Samuel et ses parents nous racontent le quotidien au sein de leur école à la maison

Travailler autrement à l'abri du bruit, à son rythme et en laissant une grande place à la nature environnante, c'est le choix fait par la famille rencontrée dans les Vosges du nord. Depuis trois ans, leur maison est aussi l'école des enfants.

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La famille Peschmann-Brisebois habite Chemin de la forêt, un formidable clin d'oeil pour ce couple et leurs enfants qui sont très proches de la nature. Au fond du sentier, une maison entourée d'arbres. A travers la vitre de la terrasse on devine une présence dans la cuisine. "Alors ce matin, c'est passé composé et mathématiques" lance Manuela Peschmann à son fils qui, comme la plupart des enfants, fait un peu la moue à l'annonce du programme. La différence est qu'il est paisiblement installé à la table de la cuisine avec à ses côtés sa soeur de trois ans, Abigaïl, qui vient d'entamer les premiers petits exercices de maternelle.
 

Au CP je n'arrivais plus à aller à l'école, je ne voulais plus"

Samuel, 9 ans

Si le concept trottait dans la tête de la maman (ancienne professeure de SVT) depuis un moment, la famille a franchi le pas il y a trois ans lors de l'entrée au CP de Samuel. "On ne sait pas exactement ce qui n'allait plus mais Samuel ne voulait plus aller à l'école. Il avait peur" confie Manuela avant que Christophe, le papa, ne complète "Samuel aime le calme". 

Manuela travaille alternativement et patiemment avec chaque enfant : "déjà quand j'étais prof j'adorais improviser et m'adapter. Je fais un programme mais après on avise en fonction des jours". Samuel suit le programme du CM1. Les livres de l’inspection académique sont empruntés à la bibliothèque. Autour de la table une ambiance sereine, sans bruit. Pas comme dans les classes de 30 élèves où les institutrices et instituteurs proposent des casques aux enfants qui ont besoin de s'isoler un peu pour rester concentrés. 

S'avoir s'écouter pour mieux communiquer et s'épanouir ensemble

Un apprentissage alternatif qui permet à Samuel et sa soeur d’apprendre plus facilement, et plus volontiers. "Je leur apprends des choses, mais pas seulement. Eux aussi m'apprennent beaucoup, chaque jour. Il faut savoir écouter leurs propositions. Cela améliore vraiment la communication entre nous. Cela ne signifie pas que j'acquiesce à toutes leurs demandes. Mais chacun de nous est un humain, et a des besoins et des désirs. Il faut apprendre à savoir s'adapter les uns aux autres (...) A l’école, tous doivent se fondre dans le même moule". L'objcetif étant que chacun puisse laisser s'exprimer
sa propre personnalité afin de gagner en confiance.

Au programme donc : des petits jeux de dextérités, des coloriages et des exercices d'écriture pour Abigaïl, du français, des maths, de l'histoire, de l'allemand (merci papy Charles) et de la musique avec papa Christophe dont c'est la profession. Tous les jours, plusieurs heures sont dédiées à l’école, mais sans stress. Si une notion n’est pas comprise, ce n’est pas grave. Parfois, il faut savoir attendre que l'enfant soit mûr avant de lui faire assimiler de nouveaux concepts.
Un mode de vie dans lequel la nature est primordiale, elle fait partie intégrante de l’apprentissage et permet aux enfants de mieux se construire. D'où l'incompréhension de ces parents quant à la volonté de l'État d’interdire dès l'an prochain l'école à maison. Lors de son discours sur la lutte contre les séparatismes, le président de la République a en effet annoncé la fin prochaine de l'instruction en famille. "Faire l’école chez soi ne signifie absolument pas que les enfants restent toujours en vase clos avec leurs parents. Au contraire, on voit du monde. Si l’État interdit l’école à la maison, c’est qu’il n’a rien compris au concept". Manuela fera tout ce qui est en son pouvoir pour pouvoir continuer de faire classe à la maison.

Quant à savoir si les enfants ne vont pas finir par être associaux, Samuel répond "j'ai des copains que je peux voir quand j'en ai envie". De leur côté, les parents précisent que si les enfants ressentent un jour le besoin où l'envie de retourner sur les bancs de l'école ils ne s'y opposeront pas. Près de 70.000 familles françaises ont fait le choix de l'école à la maison.
 
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