Dès le 1er janvier 2022, les emballages plastiques qui entourent les fruits et légumes frais auront disparu. Un enjeu écologique mais un vrai casse-tête pour les professionnels du secteur qui ne savent plus comment conditionner leurs produits, notamment les légumes vendus en botte.
C’est un décret qui est passé presque inaperçu le 8 octobre 2021 (décret n°2021 – 1318) pourtant, c’est une petite révolution qui se prépare pour les producteurs de fruits et légumes et dans vos supermarchés. Dès le 1er janvier 2022, la plupart des fruits ne pourront plus être vendus sous un emballage plastique.
Parmi eux, on retrouvera les aubergines, pommes de terre, tomates, pommes, melons ou encore citrons…
Un conditionnement en question
A première vue, cela semble cohérent avec un plus grand respect de l’environnement sauf que les professionnels n’ont toujours pas aujourd’hui de solution pour emballer ou distribuer leurs productions.
"C’est une aberration, car nous n’avons pas de solution pour conditionner nos produits", confirme Jacques Rouchaussé, le président de Légumes de France qui ne décolère pas. "En effet, en précisant le terme conditionnement utilisé dans la loi et en incluant dans celui-ci les dispositifs d’attache, le décret a jeté dans l’impasse plusieurs productions dans un délai quasi immédiat."
Comment réaliser les bottes de persil à présent ?
Ces dispositifs d’attaches en questions, ce sont aussi les agrafes et les liens qui permettent de mettre en botte le persil ou encore les oignons or à ce jour Jacques Rouchaussé fait remarquer qu’il "n’existe aucun lien ou attache ne rentrant pas dans la définition de matière plastique", d’où une vraie impasse pour conditionner le persil et autres légumes.
Interpellé à ce sujet, le député LR de l’Aube Gérard Menuel s’est emparé du sujet, n’hésitant pas à envoyer un courrier au ministre de l’Agriculture Julien Denormandie. "C’est tout a fait logique de prendre le sujet en main, indique le député de l'Aube. Nous souhaitons que des solutions pragmatiques soient trouvées pour lever les inquiétudes de la filière."
En effet pour le moment, le député constate qu’il n’y a pas de solution viable à part le "vrac" qui n’est pas un véritable conditionnement. Une vraie difficulté de conditionnement, car même le caoutchouc dit "naturel" est considéré comme une matière plastique.
Des échéances
A noter enfin les échéances qui vont arriver très vite, dès le 1er janvier 2022, la plupart des produits ne pourront plus être vendus sous plastique. Seule exception, pour que la filière puisse trouver des solutions alternatives, certains fruits et légumes seront exemptés de cette obligation jusqu’au 30 juin 2026 (en particulier les fruits et légumes présentant un fort risque de détérioration par une vente en vrac comme les framboises, fraises, myrtilles ou encore les cassis..)
Mais d’ici 5 ans tous les fruits et légumes sans exception seront vendus sans emballages plastiques. En cas de non-respect, les contrevenants s’exposent à une amende pouvant aller jusqu’à 15.000 euros.
L’info en plus : Aujourd’hui, 37% des fruits et légumes sont vendus sous emballage, cette mesure doit permettre de supprimer plus d’un milliard d’emballages en plastique chaque année.