Un ancien détenu de Clairvaux (Aube) témoigne auprès de nos confrères de Médiapart. Il y a dix ans, il faisait partie des dix condamnés à de longues peines qui rédigeaient un texte dans lequel ils disaient préférer mourir plutôt que de continuer à vivre ainsi.
Dans une longue interview accordée à nos confrères de MédiapartLive, il répond à la question de savoir si les choses ont-elles changée ?
Abdelhamid Hakkar revient sur son parcours de détenu et son sentiment aujourd'hui sur les conditions de détention dans les prisons françaises.
Il a lui même passé douze ans à l’isolement sur 27 années de détention. Il a fréquenté 50 établissements pénitentiaires, fait 4 tentatives d’évasion. Il a également multiplié les grèves de la faim pour protester contre les conditions de détention.
En 2006, il a été l’initiateur et le rédacteur du texte « L’Appel des perpétuité de Clairvaux » dans lequel il réclamait le rétablissement de la peine de mort. Il y a tout juste dix ans, de la prison de Clairvaux (Aube), dix condamnés à de longues peines rédigeaient un texte dans lequel ils disaient préférer mourir plutôt que de continuer à vivre ainsi.
Voici un extrait de ce texte
"Nous, les emmurés vivants à perpétuité du centre pénitentiaire le plus sécuritaire de France (dont aucun de nous ne vaut un Papon) nous en appelons au rétablissement effectif de la peine de mort pour nous. […] Nous préférons encore en finir une bonne fois pour toutes que de nous voir crever à petit feu, sans espoir d’aucun lendemain après bien plus de vingt années de misères absolues."L’interview intégralité de l'entretien ci-dessous