Durant les 4 semaines que durent les soldes d'hiver, le centre commercial MacArthur Glen, spécialisé dans l'outlet, devrait accueillir pas loin de 400 000 personnes, autour de 10% de sa fréquentation annuelle. Parmi les visiteurs venus spécialement à Troyes pour visiter le village de marques, certains passent la nuit devant la porte, dans leur camping-car. Et ils sont suffisamment nombreux pour qu'une organisation ait été mise en place.
Dans l'agglomération de Troyes, à quelques mètres de l’entrée du centre commercial MacArthur Glen, abrité derrière une grande haie et protégé par un portail cadenassé, un parking… Les plaques d'immatriculation laissent penser que certains visiteurs des lieux ont quelques kilomètres au compteur. Alpes-de-Haute-Provence, Haute-Saône, Seine-Maritime, Loiret… Ils sont venus de loin, parfois, mais sont aux premières loges pour profiter dès potron-minet des soldes d’hiver. Car ici, tous les visiteurs ont en commun d’avoir dormi sur place.
C’est ce qu’ont fait Glenville et Christine, un couple d’Anglais. Arrivés la veille dans l’Aube à bord de leur camping-car, ils la quitteront au bout de 48 heures afin de regagner leur « home sweet home », dans le Kent. Ils viennent de parcourir près de 3000 kilomètres, ils remontent d’Espagne, et ils n’envisageaient pas un seul instant ne pas faire un petit détour pour quelques emplettes à prix cassés. « Nous sommes absolument fascinés par le centre commercial », reconnait Christine. C’est leur seconde fois ici et ils savent déjà qu’ils reviendront, même si l’étape a un prix : 300 euros pour eux. Pas celui du stationnement, mais bien celui des achats réalisés dans les différentes boutiques du « market ».
L’aire de stationnement a été aménagée deux ans plus tôt, comme le rappelle Fabio Schiavetti, le directeur du centre commercial. « Avec le camping de Troyes fermé pour rénovation, en discutant avec l'Office de Tourisme, nous avons décidé de mettre en place quelque chose pour accueillir les camping-caristes sur place car, sinon, il n'y avait rien. », explique-t-il. L’accueil est sommaire : il n’y a ni point d’eau, ni électricité, ni possibilité de vidange. « Ce n'est pas une zone de camping-cars à 100%, et ce n'était pas l'objectif, l’idée était juste de venir en dépannage. », justifie-t-il.
On ne reste qu’une nuit, sinon on dépense trop !
Roberte, visiteuse de la Meuse
Ce niveau de service convient parfaitement à Jean-Luc et Roberte, deux visiteurs venus de la Meuse. Alors qu’ils regagnent leur imposant véhicule, les bras chargés de sac, « essentiellement pour monsieur », assure madame, ils reconnaissent que, pour une nuit passée sur place, il n’y a guère besoin de plus de commodités. En revanche, si l’arrêt devait durer plusieurs jours, « ce serait gênant ». Mais ça n’est pas au programme car Roberte veille au portefeuille : « On ne reste qu’une nuit, sinon on dépense trop ! » Il faut dire qu’ils sont habitués des lieux nos deux touristes. Trente ans qu’ils viennent ici. Pas tous les ans mais suffisamment pour avoir vu la zone se transformer au fil du temps et apprécier grandement cette proximité de l’aire de stationnement avec l’entrée du centre commercial.
En 2022, 1500 nuitées ont été enregistrés sur la quinzaine d’emplacements mis à disposition sur ce terrain. C’est peu au regard des 3,7 millions de visiteurs qui ont arpenté les arcades de MacArthur Glen, mais c’est une population qu’il ne fallait pas négliger. « On a fait notre job, on est une vraie destination touristique », insiste Fabio Schiavetti. Il n'était donc pas question de laisser les grands voyageurs sur le bord de la route. Désormais, il se donne quelques mois pour décider du maintien ou non de cette possibilité de stationnement à proximité des magasins. Situé à un kilomètre de là, le camping municipal de Troyes doit rouvrir en mars 2023 après une longue période de travaux. Les camping-caristes devraient y trouver un tout autre confort. Mais comme toujours en matière de commerce, c’est la demande qui définira l’offre…