"C'est indispensable pour les compétiteurs" : les véliplanchistes du lac d'Orient demandent à pouvoir pratiquer toute l'année

Interdits de pratique sur le lac d'Orient (Aube) entre le 1er janvier et le premier week-end de mars, les membres de l'Association Windsurf Aubois demandent une autorisation durable pour pratiquer à cette période, comme c'était le cas il y a quelques années.

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Ce qu'ils demandent, c'est un "retour à la normale". Depuis un arrêté du 22 juillet 2021, les véliplanchistes du lac d'Orient (Aube) n'ont plus le droit de pratiquer du 1er janvier au premier week-end de mars. Une interdiction qui n'était pas en vigueur entre 2014 et 2021, et qui provoque l'incompréhension des concernés.

"La DDT (Direction départementale des territoires) argue pour motiver l'interdiction de la protection des oiseaux nichant autour du lac, notamment des rares pygargues à queue blanche. Cela s'entend évidemment, sauf que les zones sur lesquelles la LPO (Ligue de protection des oiseaux) dénombre des pygargues ne recouvrent que très peu notre zone de navigation. Lorsque le vent est fort et les planchistes présents, les oiseaux sont réfugiés à couvert sur les berges, ils ne sont pas au centre du lac là où nous naviguons", affirme Gilles Brossard, secrétaire de l'Association Windsurf Aubois (AWA).

De plus, "ces mêmes comptages montrent une croissance des populations d'oiseau de toutes espèces sur les années où la navigation hivernale était pratiquée. Pour nous, dès lors, il n'y a pas incompatibilité entre notre pratique et la protection de l'avifaune. Nous avons surtout le sentiment que l'interdiction a servi à donner à bon compte des gages de l'attention des services de l'Etat à la protection de la nature", poursuit-il.

La pratique hivernale, indispensable aux compétiteurs

Le problème, c'est que la pratique dans cette période est très importante pour les véliplanchistes compétiteurs. "L'entraînement hivernal est indispensable aux compétiteurs, qui sinon doivent se déplacer au lac du Der (qui se trouve à environ 60 kilomètres) ou en mer, perdant, outre du temps, la commodité et la sécurité que nos installations leur apportent. Ou naviguer hors la loi. La période janvier-février est la plus ventée de l'année. Elle est plus intéressante pour naviguer que décembre parce que le niveau d'eau du lac y remonte déjà", justifie Gilles Brossard.

À noter que "le lac d'Orient est un lac artificiel de régulation du débit de la Seine. Depuis la fin des années 60, des zones de son rivage sont aménagées pour les loisirs, notamment la navigation à voile. Le lac se remplit en hiver pour éviter les crues et se vide à l'automne".

En temps normal, "la navigation est interdite si le plan d'eau est en dessous de la cote 129,50 m/ NGF (nivellement général de la France). Ce niveau d'eau minimal n'est atteint en pratique que lors des vidanges totales pour entretien et contrôle, ou exceptionnellement en novembre-décembre sinon", contextualise Gilles Brossard.

L'objectif : faire gagner du temps à tout le monde

Pour l'association AWA, obtenir cette autorisation éviterait les "longues démarches administratives" à faire chaque année pour demander une dérogation. "Dans la mesure où la navigation hivernale ne concernera jamais qu'un petit nombre de pratiquants aguerris et motivés, sur les seuls jours ventés, une tolérance à la navigation des planches à voile/windfoil/wingfoil sur les mois de janvier et février restera dans la pratique d'une présence effective très mesurée".

"Cela nous éviterait ce dialogue à quémander une dérogation, qui fait perdre du temps à tout le monde, associations comme services de l'Etat. Cela nous éviterait de cadenasser l'accès à nos installations, de sorte que les inévitables contrevenants accèdent au plan d'eau plus loin et y pratiquent sans la sécurité que nous sommes en mesure de leur apporter", précise le secrétaire de l'association.

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