A l'occasion du 101ème congrès des maires de France présidé par François Baroin (maire de Troyes), l'Association des Maires de France, en collaboration avec les départements et les régions, lance Territoires unis. Le but : être entendu par le gouvernement.
A la suite de l'échec de la Conférence des territoires de juillet 2018, les collectivités territoriales ont décidé de s'unir pour dénoncer la "recentralisation de l'Etat" depuis le début du quinquennat d'Emmanuel Macron. Piloté par l'Association des Maires de France (AMF), l'Assemblée des Départements de France (ADF) et les Régions de France, le projet "Territoires Unis" souhaite créer une nouvelle forme de décentralisation. L'idée : redonner une place de choix aux collectivités territoriales en s'unissant.
"Nos destins sont liés et nous avons l'habitude de travailler les uns avec les autres" a déclaré François Baroin, maire de Troyes et président de l'Association des Maires de France. En clair, s'unir face au gouvernement pour être entendu.
"Nos destins sont liés", déclare @FrancoisBaroin à ses collègues des départements et des régions #CongrèsdesMaires #TerritoiresUnis pic.twitter.com/HlosEo0ip6
— Public Sénat (@publicsenat) 20 novembre 2018
D'après Dominique Bussereau (président de l'AFD), les trois associations (NDLR : maires, départements et régions) entendent adopter "des positions systématiquement communes" face au gouvernement sur les différents sujets à aborder. Le but est de ne pas permettre au gouvernement de jouer les collectivités les unes contre les autres. Une union des collectivités locales qui devrait mettre du baume au coeur des maires, alors que la détresse de ceux qu'on appelle les petits maires se fait de plus en plus entendre dans l'espace public.
Ras-le-bol des maires
A l'occasion du 101ème congrès des Maires de France, organisé par François Baroin (maire de Troyes et président de l'AMF), de nombreux maires de Champagne-Ardenne (comme partout en France) expriment leur ras-le-bol, dans un contexte inédit : plus d'un maire sur deux aurait décidé de ne pas se représenter aux élections municipales de 2020, selon une enquête du Cevipof.
Les questions qui taraudent les maires de France sont nombreuses : quelles modalités de compensation du montant de la taxe d'habitation, comment faire face à la baisse des dotations, comment palier aux emplois aidés, relance du logement etc. "Les subventions ont fondu comme neige au soleil" déclare Jean-Claude Jacquemart, maire divers droite de Ham-Sur-Meuse dans les Ardennes.
Une campagne a été lancée sur les réseaux sociaux, sous le hashtag #MaCommuneJyTiens. Le but est de montrer à l'exécutif que les collectivités territoriales jouent un rôle primordial et ne doivent pas être méprisées par le gouvernement. Certains maires de Champagne-Ardenne l'affichent fièrement, comme Rachel Paillard, maire de Bouzy (commune de 1000 habitants) dans la Marne.
#MaCommuneJyTiens Une campagne de @l_amf vitale pour la démocratie locale et nationale La #confiance entre élus et les habitants le rempart contre #individualisme #technocratie. pic.twitter.com/pFFfc1F3aD
— RACHEL PAILLARD (@rachelpaillard) 20 novembre 2018
"On a vraiment l'impression de ne plus être écouté" résume Claude Wallendorf, maire divers gauche de Givet dans les Ardennes. Il sera présent ce mercredi soir à l'Elysée, comme mille autres maires invités par Emmanuel Macron.