Coronavirus : Les discothèques en crise dans l'Aube, le Paparazzy  à Troyes pourra-t-il rouvrir ?

Déjà en difficultés ces dernières années, les boîtes de nuits déchantent depuis le 16 mars 2020 dans l'Aube. Certains établissements sont en grand danger, d'autres pourrait fermer définitivement comme le "Paparazzy", la discothèque historique du centre-ville troyen. 

 

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C’est un sentiment d’impuissance que livre David Morin, le gérant du "Paparazzy" ce samedi 2 mai 2020 au téléphone :"C’est assez terrible ce qui se passe actuellement. Nous n’avons aucune visibilité et je n’aurai d’autres choix que de fermer dans ces conditions si la crise dure trop longtemps. C’est impossible de tenir ainsi sans le soutien des assurances ou de l’Etat. Il faut réagir vite !" David Morin est connu dans le monde de la nuit troyenne. En vrai professionnel, il pense déjà à l'avenir : " On va voir l’évolution de la crise et on prendra les décisions qu’il faut. Je veux avant tout prendre soin de mes salariés et les accompagner pour qu’ils ne se retrouvent pas dans l’impasse. Après, j’ai des idées pour la suite et il faut essayer de rebondir vite, mais c’est certain que le monde de la nuit et plus particulièrement des discothèques est en souffrance en ce moment." 
 

Ne pas voir le bout du tunnel 

Des discothèques qui disparaissent au fil des années comme neige au soleil. Il y a tout juste 20 ans, l’Aube comptait encore dix-neuf boîtes de nuit, elles ne sont plus qu’une poignée aujourd’hui à faire de la résistance. "C’est une période très compliquée, les boîtes sont un endroit de fête, de rencontres, de bonheur et tout cela disparaît petit à petit," raconte dépité Didier Moreau, ancien président des Boites de Nuits du département et actuel gérant du"801" situé à Sainte-Savine en périphérie troyenne où se pressait près d’un millier de fidèles chaque week-end. 
 

Proche de la retraite, Didier Moreau voit ainsi cette nouvelle crise arrivée et tire la sonnette d’alarme : "Le problème, c’est que l’on sera certainement les derniers établissements à rouvrir. Et pour le moment, je n’ai aucune subvention et je ne me verse aucun salaire. On pense souvent que les patrons sont privilégiés, mais là, on en est à zéro et on ne voit pas le bout du tunnel." Avant d’ajouter : "Le problème également, c’est que nous demandons à nos compagnies d’assurance de nous aider sur le fait qu’il s’agit d’un événement exceptionnel et une pandémie. Elles ne nous aident pas alors que nous leur versons des sommes incroyables depuis des années. C’est dur." 

Aucune aide des assurances, ni de la SACEM

Une discothèque verse en moyenne 20.000€ par an à sa compagnie d’assurance à quoi s'ajoutent les coûts de la SACEM  (Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique) jugés "exorbitants" par les patrons des établissements et qui représentent également près de 20.000€ en moyenne par an. Pour eux:"c’est disproportionné quand on sait qu’un bar d’ambiance paie seulement 2.000€ par an et nettement moins en assurance." 
 
Olivier Guelaud, directeur du 801 et DJ résident s'inquiète : "C’est vrai que l’on aimerait savoir quand on pourra rouvrir et comment. C’est difficile à planifier, on ne voit pas le bout du tunnel." Il a même pensé à des mesures de "distanciation" même si ce n’est vraiment pas évident dans une discothèque "on essaiera sans doute de réduire la capacité mais après il faut pouvoir ouvrir sans être en situation de perte, on se voit mal refouler nos clients à l’entrée car on risque d’avoir un quota à respecter. Ce serait compliqué et difficilement applicable." 

L’inconnu à la réouverture 

"La dernière inconnue reste le public ! Reviendra-t-il en boîte après avoir pris l’habitude de boire à domicile" s'interroge Didier Moreau. Une inquiétude que ne partage pas Olivier Guelaud, qui veut rester positif : "les gens ont besoin de se rencontrer, de danser, de s’aimer.. Les discothèques sont fédératrices et je pense que les gens voudront se retrouver lorsque nous rouvrirons. Peut-être, devrons-nous nous réinventer dans notre manière d’ambiancer notre public, de gérer nos soirées ? Il y aura un avant et après Coronavirus." 

Les DJ dans l’attente


Touchés par "effet domino" les DJ, habituellement une dizaine sur la place troyenne à mixer dans les différents bars et discothèques se retrouvent au chômage technique eux aussi. Parmi eux, Martin Beatz, qui devait commencer sa saison à Tomorrow Land Winter en mars dernier et poursuivre avec les déferlantes ou encore l'Alchimie Festival, cet été. Tous, annulés à cause de la pandémie. Le musicien attend la réouverture des boîtes avec impatience: "C’est dur économiquement, car tout s’arrête d’un coup, je devais faire un bel été avec de beaucoup de dates. Les soirées privées et mariages sont reportés, il faut prendre son mal en patience."

Avec le Crise du Coronavirus, c’est bien plus qu’une simple maladie qui s’est développée, ce sont de nombreux secteurs économiques qui sont aujourd’hui en souffrance. Le monde de la nuit est aujourd’hui endormi et ne demande qu’à se réveiller. Synonyme de "fête" et de "superflu" pour certains, il est un vecteur important d'emplois dans la région et tire la sonnette d’alarme, de peur de ne pas pouvoir se relancer.
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