Ce mardi soir, doit se dérouler au conseil communautaire à Troyes, un débat demandé par la Chambre régionale des comptes qui a passé au peigne fin les comptes et les procédures d’attribution de marchés du Grand Troyes.
Tous les 6 ou 7 ans, la Chambre régionale des comptes vient appliquer sa loupe sur la gestion d’une commune ou d’une intercommunalité. Elle peut donner des bons points mais son rôle consiste surtout à épingler froidement ce qui ne va pas de manière comptable. La bonne nouvelle c’est que "la situation financière du Grand Troyes est globalement saine, sa capacité d’autofinancement s’est même améliorée sur son budget principal". La chambre estime que "le Grand Troyes s’est doté récemment de compétences lourdes dont le financement a été mal assuré (…) Une dégradation du fonds de roulement imputable au volume des investissements est malgré tout observée en fin de période sur ce budget principal".
Ordures ménagères en déséquilibre
Ces 5 dernières années, le Grand Troyes est passé de 11 à 19 communes. Au passage il a pris de nouvelles compétences comme la collecte des ordures ménagères ou l’aménagement de la vallée de la Seine. A propos des ordures ménagères, la Chambre estime qu’ "il y a eu sous-évaluation des charges liées à cette collecte et que le fonctionnement des déchetteries n’est pas couvert par les recettes des taxes d’enlèvement des ordures ménagères."La Chambre régionale des comptes relève également trop de disparités entre les taux des différentes communes. Le Grand Troyes répond qu’il a tenu à préserver un service de qualité en anticipant des obligations du Grenelle de l’environnement. L’agglomération précise également que la loi lui donne dix ans pour harmoniser les taux et qu’elle va s’y employer.
Des compétences qui doublonnent
Autre critique : selon la Chambre régionale des comptes, le Grand Troyes et les communes feraient souvent des doublons en ne définissant pas assez clairement les compétences. Par exemple sur les opérations de rénovation urbaine à La Chapelle Saint-Luc ou au Point du Jour.Deux équipes suivent ces dossiers, celle de la ville et celle de l’agglomération, deux demandes de financement juxtaposées, ou croisées. Cela fera sûrement débat ce mardi soir car à Troyes et dans de nombreuses villes, on considère que c’est justement ce qui permet d’obtenir un maximum de subventions.
Mais dans d’autres domaines, le Grand Troyes reconnaît qu’il faut clarifier la situation. Dès juin 2014, il a entrepris de modifier ses statuts et de se doter de la compétence exclusive en matière de tourisme, d’enseignement supérieur ou de chauffage urbain.