Difficile lorsque l’on offre des espaces de co-working, une cantine, des conférences, de continuer à fonctionner normalement, pendant la crise sanitaire. A Troyes, le Rucher Créatif s’adapte, dans l’attente d’éclaircissements du gouvernement pour maintenir ses activités.
A Troyes, dans l’Aube, l’association le Rucher Créatif a été créée en 2017. "Au départ", raconte Magali Maston, qui est coordinatrice au sein du Rucher Créatif, "dans notre première version, nous nous étions installés au centre-ville. L‘essai, s’est très vite transformé en succès. On a alors cherché un endroit pour pérenniser notre projet. Aujourd’hui, nous sommes implantés dans l’hyper-centre, rue du Colonel Driant. Nous venons de signer un nouveau un bail. Cela nous permet de nous projeter. Nous disposons de 800 mètres carrés, pour une offre importante".
En effet, sur ses 800 m2, l‘association propose des espaces de coworking. "Une dizaine de personnes y passent, chaque jour, en temps normal", indique Magali Maston. "Nous disposons également de salles offertes à la location. Certains louent même, chez nous, un bureau permanent. Nous avons ouvert une cantine éthique, fermée actuellement, à cause de l’épidémie. C’est un centre d’insertion, où l’on travaille avec des produits locaux, bio, avec une tendance végétarienne et vegan. Elle est ouverte à tous, tout comme les évènements que nous organisons, tous les mois, sur les thèmes d’entreprendre, du numérique, du bien-être, de l’économie responsable, et de culture et citoyenneté. On décline cette programmation en conférences, ateliers, afterwork. On peut y accueillir jusqu’à 50 personnes, mais actuellement, tout se fait en visioconférence. Et il est difficile de prévoir la programmation, dans le contexte sanitaire actuel. Si le e-learning continue, on attend des éclaircissements pour l’accueil du public".
"J'ai eu envie de créer un espace où accueillir des créatifs, des porteurs de projets".
Construire, inventer, imaginer
Quatre personnes ont porté le Rucher Créatif sur les fonts baptismaux : Dominique Meigniein, Gilles Burysek, Marie-Alix Dornel et Sidonie Martinez. Le président de l’association, Dominique Meigniein se souvient : "Cela s’est fait en plusieurs étapes", dit-il. "J’étais dirigeant de D.M.Lettres, une entreprise spécialisée dans la communication visuelle. En 2016, j’ai été inspiré par différentes expériences sur des salons. J’ai rencontré le responsable de Quartier Libre, qui était installé, à Reims. Cela m’a donné envie de créer un espace où accueillir des créatifs, des porteurs de projets. Je voulais mettre en place un tissu relationnel, créer des synergies, pour construire, inventer, imaginer".
"J’ai rencontré Gilles Burysek, qui était dans la communication, depuis 20 ans, puis Marie-Alix Dornel et Sidonie Martinez-Svoboda. Avec Sidonie, qui était porteuse d’un projet, ça a été une grande rencontre. On avait des valeurs communes, et l’envie de réfléchir à des formes différentes de travail. Au départ, on avait zéro budget, juste 2000 euros de Troyes Champagne Métropole. C’était un encouragement que complétaient plusieurs partenariats privés. Mais, surtout, on ne manquait ni de bonne volonté, ni d’enthousiasme".
Faire bouger les lignes pour l’avenir
Depuis le mois d’octobre 2020, le Rucher Créatif est labellisé " Fabrique de territoires", un programme auquel l’Etat apporte son soutien. Le ministère de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales encourage, en effet, les tiers-lieux qui se consacrent au collectif, comme le coworking, micro-folie, campus numérique…L’attribution du label va permettre au Rucher Créatif de bénéficier d’une subvention de 150.000 euros sur trois ans. Une manière de soutenir son développement.
Le Rucher Créatif a été lauréat de #fabriquesdeTerritoire et va percevoir des aides de l’Etat sur 3 ans pour continuer à se développer.
— Préfet de l'Aube (@Prefet_10) January 28, 2021
Stéphane ROUVÉ, préfet de l’Aube est allé à la rencontre de cette association et a pu échangé avec le président, les salariés et des adhérents pic.twitter.com/tcLQsfrbcv
Pour Dominique Meigniein, le président du Rucher Créatif, "cela représente une vraie reconnaissance. On a accompagné des gens. On a fait bouger les curseurs. On est des connecteurs. Aujourd’hui, on compte quelque 250 adhérents. C’est un vrai succès ! " La cotisation s’élève à 40 euros, pour l’année. Elle est de dix euros pour les étudiants et les demandeurs d’emploi. Adhérer au Rucher Créatif permet de s’exprimer lors d’assemblée générale, et de bénéficier de tarifs préférentiels pour différents services. Pour l’heure, à l’association, on espère un retour prochain à un fonctionnement normal. Du côté des pouvoirs publics, le soutien à ces lieux de rencontres informelles, créateurs de liens sociaux, ne va pas faiblir. 80 tiers-lieux ont déjà été labellisés "Fabrique de territoires". D’ici 2022, 300 nouvelles "Fabriques de territoires" seront identifiées, dans les quartiers prioritaires, et dans les territoires ruraux.