Dans l’agglomération troyenne, l’opérateur Orange est chargé du déploiement de la fibre optique. Un chantier gigantesque : plus de 75.000 logements sont concernés. Pour l’instant, un peu moins de 20.000 sont éligibles.
Tous les troyens sont encore loin de pouvoir surfer sur le net à la vitesse de la fibre optique. Pour l’instant, un peu moins de 20.000 des 75.000 logements que compte l’agglomération Troyes Champagne Métropole sont raccordés au réseau en fibre.
Pourtant, théoriquement, tous les foyers de l’agglomération devraient être éligibles à la fibre avant la fin de l’année prochaine. C’est une contrainte nationale : les opérateurs ont jusqu’à fin 2020 pour connecter en haut ou en très débit tous les foyers français à internet.
Alors qu’ils avaient théoriquement jusqu’en 2022 pour finaliser le déploiement du réseau fibre, en 2017, le président de la République a souhaité avancer cette date butoir de deux ans. « C’est très ambitieux » concède Nicolas Wolff, directeur départemental des relations avec les collectivités et les institutions pour Orange.
Dans l’Aube, comme dans le reste de la Champagne-Ardenne, deux agents se partagent la mission du déploiement du réseau fibre : à Troyes Champagne Métropole, Orange (qui intervient d’ailleurs dans toutes les agglomérations de la région), et dans le reste du département, Losange, le réseau d’initiative public piloté par le Grand Est. L’ancien opérateur public a du pain sur la planche : pour l’instant, un peu moins de 30% des foyers troyens sont pour l’instant éligibles.
Le raccordement, comment ça marche ?
Mais la situation n’est pas aussi difficile qu’il pourrait y paraître. Car si dans Troyes même, seulement 14 .000 des 39.000 logements de la commune sont éligibles, c’est-à-dire qu’il leur suffit de prendre contact avec un opérateur pour qu’un technicien vienne relier leur appartement ou leur maison au réseau, le plus gros du travail a été fait.
En effet, pour raccorder un logement au réseau, trois étapes sont nécessaires. Le réseau en fibre fonctionne en quelque sorte comme un arbre : à l’origine du signal, le tronc, le central téléphonique basé à Troyes. C’est là que transitent toutes les connexions internet de la ville. Tous les opérateurs y sont hébergés, et se partagent les mêmes câbles.
Ces câbles partent ensuite vers les « branches » : des armoires de rues, ou « PMZ » (point de mutualisation de zone) où peuvent transiter les connexions de jusqu’à 400 logements. De là, les câbles partent vers les différents bâtiments, et la dernière étape : le « point de branchement », autrement dit, les boîtiers que les opérateurs installent au pied des immeubles, ou dans des trappes devant les maisons.
Dès lors que ces points de branchements sont installés, les logements concernés sont considérés comme éligibles.
Les PMZ, en majorité installés à Troyes
Or, dans l’agglomération troyenne, la plupart des PMZ, les armoires de rue, ont déjà été installées. Dans Troyes même, sur les 112 armoires de rues nécessaires au déploiement de la fibre, plus de 90 % sont déjà en place.
A la Rosières, toutes les armoires ont été implantées. A La-Chapelle-Saint-Luc, 8 des 9 armoires de rues sont installées, à Saint André les Vergers, 12 sur 20, et à Sainte-Savine 3 sur 20. Ainsi à Rosières, les deux tiers des logements sont déjà éligibles, et à La-Chapelle-Saint-Luc, environ 45% des foyers le sont.
A Bréviandes, Buchères, La Rivière-de-Corps Saint-Léger-Près-Troyes, Saint Parres-aux-Tertres, et Saint-Germain en revanche, les travaux n'ont pas encore commencé. Mais les communes ont donné leur accord pour lancer l'implantation des armoires de rue.
Le déploiement est donc déjà bien avancé. Mais c’est bien la dernière étape, celle des « points de branchement » qui pose problème.
Négocier avec toutes les copropriétés
Car si pour installer une armoire de rue, l’opérateur n’a besoin « que » de l’accord de la commune et d’un permis de construire, pour les points de branchement, la situation se complique. Car il faut pour chaque boitier, négocier avec chaque immeuble et chaque maison concernée.
Une démarche parfois longue, et semée d’embûches. Certains immeubles refusent parfois la pose de ces points de branchement. Or, « si un point de branchement ne peut pas être posé, on ne peut pas bloquer nos équipes, on doit les renvoyer sur des points qui ne sont pas bloquées » expliquer Nicolas Wolff. Il faut alors jongler avec les équipes sur le terrain.
Comment savoir si mon logement est éligible ?
Pour savoir si le point de branchement qui correspond à son logement a déjà été posé, plusieurs solutions s’offrent aux usagers. La première, s’adresser aux opérateurs téléphoniques. Tous proposent sur leur site une interface où les clients peuvent rentrer leur adresse pour savoir s’ils sont éligibles (interface qui propose ensuite judicieusement aux habitants éligibles de souscrire aux offres fibre de l’opérateur).
L’ARCEP, l’autorité de régulation des télécommunications, tient également à jour une carte de la couverture en fibre de la France… mais avec un petit décalage. Au 17 janvier, les données les plus récentes remontaient au mois de septembre 2017
Orange, responsable du déploiement dans toutes les agglomérations de Champagne-Ardenne
L'opérateur historique est également en charge du déploiement de la fibre dans les agglomérations suivantes :- Charleville-Mézières
- Châlons-en-Champagne
- Chaumont
- Epernay
- Reims
- Saint-Dizier