Connue et réputée depuis 40 ans dans tout le nord de l'Alsace et les régions allemandes limitrophes, la Streisselhochzeit n'aura pas lieu cet été. La faute à l'absence d'une association pour l'organiser.
Après deux années blanches pour cause de crise sanitaire, la Streisselhochzeit (mariage au bouquet en alsacien) devait à nouveau se tenir au mois de juillet, mais voilà que Michel Lom, maire de Seebach (Bas-Rhin) annonce son annulation. Aucune association ne s'étant manifestée pour porter le projet.
Tristesse générale dans le village. La fête tant attendue n'aura pas lieu, le maire avait pourtant annoncé son retour il y a quelques mois. Mais pour cela, il aurait fallu trouver une association prête à s'engager dans un travail titanesque. Cette fête folklorique est victime de son succès et, aujourd'hui, il est visiblement devenu impossible de l'organiser comme il se doit.
"La Streisselhochzeit, c'est trois jours de festivités, 20.000 visiteurs et 1.000 bénévoles" explique Michel Lom. Loin de la petite fête traditionnelle de ses débuts (en 1982) qui rejouait un mariage paysan traditionnel en costumes d'époque, la Streisselhochzeit s'est transformée en rendez-vous incontournable du mois de juillet dans le nord de l'Alsace. Un événement trop lourd à porter pour les bénévoles qui ne sont que bénévoles. Raison pour laquelle la dernière association organisatrice, l’Association Culture et Traditions de Seebach, avait déjà jeté l'éponge après l'édition de 2019.
Les bénévoles ont toujours voulu rester indépendants
"Notre fonctionnement est particulier. Les associations qui organisaient la fête jusqu'à présent n'étaient pas subventionnées. Les bénéfices (300.000 euros de chiffre d'affaire) étaient réinjectés dans les travaux de la commune. C'est ainsi que la salle des fêtes a entièrement été refaite" explique le maire, mais cette volonté de rester indépendant ne fait plus recette.
Aujourd'hui, les contraintes notamment en termes de sécurité des personnes et des biens, ainsi que les exigences au niveau du respect des réglementations (sanitaires, environnementales, administratives et fiscales) sont telles qu'il est impossible d'organiser une fête de cette ampleur. "Nous avons été épinglés par le fisc car nous n'avions pas déclaré de TVA ni d'impôts sur les sociétés" comme le font les associations à but lucratif. Eux estiment ne pas faire partie de cette catégorie.
Avec 300.000 euros de chiffre d'affaire en trois jours, nous fonctionnions comme une PME
Michel Lom, maire de Seebach
La question se pose à présent de l'avenir de cette fête traditionnelle. Revenir aux fondamentaux ? "Il faudrait peut-être réduire la voilure, ne conserver que le mariage" répond Michel Lom à ceux qui demandent si la Streisselhochzeit est "morte"?