En 2020, la vétérinaire Elsa Llerena a ouvert son cabinet de physiothérapie pour animaux dans la commune d'Ostwald, au sud-ouest de Strasbourg (Bas-Rhin). Elle œuvre pour permettre à des chiens, des chats et même des lapins de retrouver de la mobilité.
En France, il n'existe qu'une trentaine de cabinets de physiothérapie pour animaux. L'un d'eux se trouve à Ostwald, dans le Bas-Rhin. Tenu par la vétérinaire Elsa Llerena, il accueille chaque semaine une cinquantaine de patients qui souffrent d'arthrose ou qui ont subi une opération.
Ses patients, ce sont des chiens, des chats, mais aussi des lapins. Des petites bêtes qui ont droit à ses séances de kiné, comme les humains : "La physiothérapie, c'est exactement la même chose que la kinésithérapie. En anglais, on dit 'physio' pour parler d'un kiné", explique Elsa Llerena.
Après être sortie de l'école vétérinaire de Toulouse, la Strasbourgeoise est revenue dans sa région d'origine pour passer trois ans dans un centre médico-chirurgical, dans le quartier de la Meinau. "Puis, au vu de la demande des propriétaires d'animaux pour la physiothérapie, j'ai décidé d'ouvrir mon cabinet en novembre 2020", se souvient-elle.
On crée une relation très importante avec les patients et leurs propriétaires.
Elsa LlerenaVétérinaire
"J'ai remarqué que la prise en compte post-opératoire des animaux était encore peu développée en médecine vétérinaire. Grâce à la physiothérapie, on crée une relation très importante avec les patients et leurs propriétaires. J'en vois certains plusieurs fois par semaine. La demande ne fait qu'augmenter", continue la vétérinaire de 32 ans.
Le bien-être des animaux est au centre de la discipline d'Elsa Llerena : "Du jour au lendemain, un animal peut se retrouver paralysé. Alors l'écoute est très importante", explique celle qui travaille également avec la phytothérapie (par les plantes) et qui dispose un diplôme en micro-nutrition (comment améliorer la santé des animaux par la gamelle).
Dans son cabinet, Elsa Llerena et son assistante proposent des ateliers ludiques aux animaux grâce à un tapis immergé dans lequel l'eau monte ou encore avec de la thérapie laser : "On essaie de soigner différemment en évitant les anti-inflammatoires. Bien sûr, s'il y a besoin, nous les prescrivons, en lien avec le vétérinaire traitant."
En plus de ces rendez-vous hebdomadaires, les animaux ont, eux aussi, des exercices à faire à la maison : "On demande aux propriétaires de leur faire des massages ou encore de la promenade, qui est un exercice en soi. Les exercices type 'assis-debout' fonctionnent bien. C'est l'équivalent de nos squats !"
Un programme bien précis
Un suivi et des exercices que les propriétaires d'animaux apprécient tout particulièrement : "Les gens sont vraiment demandeurs de ce type de médecine. S'ils ont fait la démarche de nous contacter, c'est qu'il y a un esprit de vouloir soigner leurs animaux autrement. Ils sont curieux, et surtout très impliqués." D'autant plus que la physiothérapie est considérée comme un acte vétérinaire à part entière, et est ainsi pris en charge par les mutuelles d'assurances pour animaux.
La vétérinaire prend l'exemple de Scar, un bully de 35 kilos qui a sauté d'un pont fin octobre : "Il s'était cassé les vertèbres et ses pattes arrière étaient paralysées. Quatre mois plus tard, il repart du cabinet en marchant !"
En plus de pratiquer ces soins, Elsa Llerena forme d'autres vétérinaires à cette pratique avec une consœur dans le but de la démocratiser. Mais si la demande augmente depuis trois ans, elle ne compte pas agrandir son cabinet, toujours dans l'idée de garder un lien fort avec ses patients et de rester à taille humaine.