22.000 postes à pourvoir dans le Bas-Rhin depuis le début de l'année, c'est 27% de plus qu'en 2021, selon l'enquête annuelle de Pôle emploi. Le BTP, la santé ou encore l'hôtellerie-restauration recrutent massivement. Pour répondre à ces demandes, Pôle emploi développe des méthodes de recrutement innovantes.
Des offres d’emplois par milliers : 22.000 postes sont à pourvoir dans le Bas-Rhin sur les quatre premiers mois de l’année 2022. "C’est beaucoup ! C’est 27% de plus par rapport à 2021. Le marché du travail est très dynamique et c’est lié à une forte reprise économique après la crise du covid", explique Claude Rouillon, le directeur territorial de Pôle emploi 67.
Cerise sur le gâteau, plus de la moitié des offres sont des CDI. C’est 9% de plus qu’en 2021. Cela confirmerait la bonne santé des entreprises et leur confiance en l’avenir.
Des chiffres qui ressortent de l'enquête menée chaque année par Pôle emploi pour sonder les besoins en main d'œuvre dans le département et diffusées ce mercredi 11 mai.
Services à la personne, BTP, Hôtellerie-restauration : le trio maudit
Quels sont les métiers les plus recherchés ? Aucune nouveauté de ce côté-là, les secteurs en tension sont les mêmes depuis des années : le BTP, les transports, le sanitaire et social ou encore l’hôtellerie-restauration.
Côté métiers, voici le top 5, dans l’ordre, des métiers les plus demandés : saisonnier agricole, agent d’entretien de locaux dont les ATSEM, serveur dans la restauration, manutentionnaires et enfin employé polyvalent de cuisine.
Des emplois à pourvoir dans tout le département. Les intentions d’embauche augmentent quel que soit le bassin géographique mais c’est à Strasbourg que l’on trouve le plus d’opportunités. 11.000 postes, soit la moitié des offres, sont à combler dans l’Eurométropole de Strasbourg.
Oublier les CV et recruter autrement
Encore faut-il trouver des candidats. Au premier trimestre 2022, le Bas-Rhin compte 46.720 demandeurs d’emploi de catégorie A (sans activité). "L’enjeu, c’est de faire converger les ressources vers les besoins. Si certains de nos demandeurs d’emploi n’ont pas de diplôme, ils ont des compétences acquises par l’expérience ou par leur vie personnelle. On essaye de faire converger ces compétences vers l’emploi ", affirme Claude Rouillon.
Cela passe par des méthodes de recrutement innovantes. L’une des plus singulières s’appelle « Le stade vers l’emploi ». Recruteurs et demandeurs d’emploi participent le temps d’une matinée à des épreuves sportives sans rien savoir de leur statut respectif, puis un job-dating est organisé dans l’après-midi. Grand succès pour la première édition organisée le 21 septembre 2021 au stade de Hautepierre à Strasbourg. Une deuxième édition est d’ores et déjà programmée le 24 mai 2022 au stade d’athlétisme de Lingolsheim.
Le Bas-Rhin, meilleur élève du Grand Est
Autre nouveauté, la plateforme d’immersion facilitée. Elle existe depuis deux mois et recense les entreprises qui souhaitent accueillir des demandeurs d’emploi au sein de leur structure. Une journée voire plusieurs semaines en immersion. "Recruteurs et candidats se rendent compte ou pas de leur adéquation, cela permet souvent de faire tomber les aprioris, quoiqu’il arrive, c’est gagnant-gagnant ", explique Eric Chautant, directeur de l’agence pôle emploi de Schiltigheim. C’est ainsi que le transporteur Kéolis, en recherche active de chauffeurs de bus scolaire, embarque les candidats sur le terrain, en immersion avec les conducteurs.
De tous les départements du Grand Est, le Bas-Rhin affiche le taux de chômage le moins élevé : 6,3% au dernier trimestre 2021, un point de moins que la moyenne nationale avec des bassins frôlant le « plein emploi » : 5,3% dans le secteur de Sélestat ou encore 4,8% du côté de Haguenau.