Depuis 2008, Marie Sebag est grand maître international d'échecs. Si elle vit à Paris (Île-de-France), la talentueuse compétitrice joue depuis 2018 pour le cercle d'échecs de Bischwiller (Bas-Rhin), et a été membre de celui de Strasbourg.
Marie Sebag est l'une des rares femmes au monde à détenir le titre prestigieux de grand maître international d'échecs (mixte, pour être précis). C'est le cas depuis 2008. Elle est originaire de Paris (Île-de-France), où elle vit, mais cette talentueuse joueuse a un lien avec l'Alsace.
Marie Sebag est membre depuis 2018 du cercle d'échecs de Bischwiller (Bas-Rhin). Il fait partie de la centaine de clubs que compte la région alsacienne, et il est réputé dans tout le pays. France 3 Alsace a posé quelques questions à celle dont le classement Elo atteint actuellement 2.438, un score élevé.
C'est quoi, ce titre de grand maître ?
"C'est très dur de devenir grand maître international mixte, il faut des performances Elo supérieures à 2.500... Ce titre, c'était important pour moi, je l'espérais vraiment. Il montre qu'on comprend vraiment le jeu, qu'on a accompli quelque chose. C'est un peu comme le dernier dan de judo, ça montre qu'on est vraiment fort... C'est le dernier niveau qu'on peut atteindre, à part champion du monde."
Pourquoi le club de Bischwiller ?
"Car il est très très fort. C'est l'un des meilleurs de France... et j'ai décidé de jouer pour eux [on peut la voir concentrée en pleine partie dans sa photographie Instagram ci-dessous; ndlr]."
Pourquoi jouez-vous actuellement moins qu'avant ?
"Parce que je suis en reprises d'études. Je les avais arrêtées cinq ans après le bac : il y avait les échecs, j'ai eu ma fille... Actuellement, je fais un Master 2 de psychologie... Je n'ai donc pas trop le temps de m'entraîner. On peut dire que le coronavirus m'a donné le temps de m'y remettre. Ça me plait beaucoup. J'ai toujours voulu plus ou moins faire ça..."
Qui vous a appris à jouer ?
"Ma mère, institutrice, dans son association. J'avais 6 ans. La première année, je perdais beaucoup. Mais à partir de la deuxième, je me suis beaucoup investie, ça m'a plu... Et voilà. Mais il faut noter que la compétition implique beaucoup de sacrifices. S'entraîner prend du temps... C'est pour ça que je ne vais pas faire ça toute ma vie. Je ne vais pas arrêter : juste ralentir pour mes études et ma famille."
Les échecs, ça apporte quoi ?
"Quand on est jeune, ça permet d'apprendre à mémoriser, à se concentrer, à persérvérer. Et ça rend calme, dans un monde où tout va vite... Quand on est plus âgé, ça permet aussi de prendre de la distance."
Qu'avez-vous pensé de cette série Netflix sur les échecs ?
"C'est super comme série, très sympa. C'est vraiment intéressant, les joueurs d'échecs s'y retrouvent. Les parties sont réalisées d'après celles de vrais grands maîtres. Et on s'attache au personnage principal, qui est assez sensible."
Pour l'anecdote, Marie Sebag est l'experte choisie par Le Figaro et Allociné pour commenter Le Jeu de la dame : elle loue la fidélité de l'ambiance en compétition et le réalisme des parties, si ce n'est que l'héroïne "gagne un peu trop". La série a permis un regain d'intérêt pour les échecs. Début 2021, notre journaliste Marie-Christine Lang réalisait un dossier sur l'engouement alsacien pour cette noble discipline (à voir dans la vidéo ci-dessous).
On pouvait y découvrir le fameux cercle d'échecs de Bischwiller...