Cela fait plus de 30 ans qu'une trentaine de courageux fêtent Noël en piquant une tête dans l'eau de la Ballastière de Bischheim. Cette année n'a pas dérogé à la tradition avec un cru 2023 tiède dans l'eau et dans l'air.
Ils sont venus comme ils étaient. Coiffés de bonnet de Noël ou de chapeaux colorés, affublés d'un nœud papillon, ou encore claquettes aux pieds, de toute façon, ils n'ont pas froid aux yeux, ni au reste.
Une trentaine de courageux s'est jeté à l'eau ce matin du 25 décembre 2023. Littéralement. Dans les flots, heureusement pas si froids pour une fin d'année, de la Ballastière de Bischheim. Une dizaine de degrés dans l'air, et 6 dans l'eau. Pas de quoi quand même se la couler douce.
"Moi je viens pour soutenir mon compagnon que je trouve complètement fêlé d'aller dans l'eau avec une température pareille, encore que cette année ça va", s'amuse une spectatrice, couverte des pieds à la tête.
Mais comment est née cette tradition à cet endroit-là, il y a de cela plusieurs décennies maintenant? "Il y a 30, 35 ans, nous répond cet habitué, quatre gendarmes s'emmerdaient un dimanche matin parce que toutes les piscines étaient fermées, alors ils ont décidé d'ouvrir une bouteille de champagne et de se baigner dans la gravière". Tout s'explique.
Après quelques exercices d'usage pour se chauffer le corps, on ôte le peignoir, dernier rempart contre la morsure du froid et on va goutter l'eau. Un orteil, puis le pied, puis le reste. Quelques éclats de rire, le corps, visiblement s'habitue.
Une vraie sensation de bien-être
"La première minute est très désagréable, nous décrit cet autre adepte du bain d'hiver. On a la sensation d'être tiraillé de tous les côtés, c'est les bras qui s'arrachent, les pieds qui s'arrachent, on est envahi par l'eau froide, c'est une brûlure instantanée. Après on s'adapte, à la deuxième minute, on commence à se réchauffer et bizarrement le corps se réchauffe et vous brûle."
Alors on insiste un peu, non mais franchement, c'est quoi l'intérêt? "On reste une dizaine de minutes dans l'eau et on ressort, on est rouge écrevisse, on met deux heures pour se réchauffer mais au bout du compte on ressent un bien-être toute la journée. On pourrait faire 10 kilomètres en courant, c'est incroyable, c'est juste une sensation trop belle par après, c'est pour ça qu'on revient tous les dimanches."
Ah, ce n'est donc pas juste une fois par an? Apparemment pas, puisqu'ils seront tous là dimanche prochain, le 31 à 9 heures précises pour remettre ça. Décidément les voies qui conduisent au bien-être sont impénétrables.