Appareil en bandoulière, Véronika Simonova est installée à Barr depuis 8 ans. Spécialisée dans les photographies de mariage, elle vient de remporter un prix international prestigieux qui la place dans les 100 meilleurs photographes au monde de sa catégorie.
Ses photos sont bien plus que des images. Elles immortalisent des moments uniques, heureux, précieux et quelle que soit la suite de l’histoire : inoubliables. Véronika Simonova est photographe, spécialisée dans les photos de mariages.
Installée à Barr, dans le Bas-Rhin, elle travaille en Alsace mais aussi au-delà des frontières, là où l’emmènent ses clients, futurs mariés.
La jeune femme vient de décrocher un prix prestigieux, remis par l’International society of professional wedding photographers (ISPWP) qui regroupe des photographes de mariage du monde entier. "Cela permet de se confronter à ses pairs. C’est une reconnaissance qui fait du bien après 8 ans seulement d’activité."
Les multiples vies de Véronika
Son accent ne trompe pas : Véronika Simonova est russe. La jeune femme a grandi à St Pétersbourg, née d’une mère russe et d’un père ukrainien. Elle a toujours aimé la photo mais, à l’époque, c’était difficile d’imaginer en faire son métier : "Mes parents, universitaires, ne le voyaient pas d’un très bon œil. Il fallait que je fasse des études !"
La voilà engrangeant les diplômes, elle devient ingénieure territorial à Agen, puis arrive à Strasbourg en 2006. Elle œuvre au sein du Conseil de l’Europe pendant un an et demi dans le département politique où elle travaille sur les dossiers de corruption. En parallèle, elle pilote le club photo du Conseil où elle donne quelques formations.
A la faveur d’un congé maternité, elle décide de mettre à profit son temps pour faire des photos. Beaucoup de photos. Au point de décider d’en faire son activité principale. Elle se lance en tant que photographe professionnelle en 2016 avec un atelier basé à la Robertsau. En 2018, elle déménage son studio à Barr.
Pourquoi les mariages ?
"En voilà une bonne question !", s’écrit-elle, "je crois que c’est parce que j’aime faire la fête et j’aime les gens heureux. Cela me permet de voyager sans me déplacer. Je découvre des rituels et les cultures. Certes, je ne fais pas partie des invités car je travaille mais je suis aux premières loges !"
Avant de dégainer ses objectifs, la jeune femme passe du temps à écouter les futurs mariés afin de comprendre leur univers et leurs attentes. Il lui arrive d’aller en repérage pour observer les lieux, la lumière et calculer la course du soleil pour savoir où et quand faire les plus jolis clichés.
"Ce qu’ils aiment en général, c’est du naturel, du spontané et du pris sur le vif", explique la photographe, "j’essaie de retranscrire à travers mes photos l’ambiance, la malice des enfants et les invités. Les mariés, eux, ne peuvent pas tout voir. Je suis leurs yeux."
Un naturel mis en scène
Si les photographies de Véronika Simonova sont appréciées pour leur spontanéité, elles ne demandent pas moins de travail. Bien au contraire. La photographe soigne les mises en scène.
Nourrie par un passé théâtral, elle sait que le hasard fait rarement bien les choses. "Il faut cadrer un peu les choses", explique-t-elle," je les dirige un peu tout en laissant s’exprimer ma part de créativité".
Elle se souvient du jour où, alors qu’elle s’apprêtait à prendre une grande photo de famille, elle a demandé à tous les couples de s’embrasser. "Le rendu est très naturel mais jamais ils ne l’auraient fait si je ne leur avais pas demandé de le faire!"
Pour immortaliser ces moments heureux, Véronika Simonova propose différentes formules allant de 3 à 5 000 euros.
Ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants
Le marché de la photo de mariage est très concurrentiel. Et puis, le Covid est passé par là. "C’était très dur, tous les mariages étaient reportés mais heureusement, les aides de l’Etat nous ont vraiment bien aidés, nous les photographes indépendants. Cela n’est pas le cas pour d’autres confrères à l’étranger", reconnait-elle.
La photographie de mariage représente 65% de son activité. La jeune femme propose également des photos-boudoirs, des photos en studio ou encore des photos de bébés.
D’ailleurs, elle s’apprête à faire une série de photo de femmes enceintes : "C’étaient deux mariées de l’année dernière !" La boucle est bouclée et la vie continue.