La miroiterie Flabeg France, implantée à Sarrewerden (Bas-Rhin) a été placée en liquidation judiciaire immédiate le 16 avril. Cette décision clôt quatre mois de mobilisation des 109 salariés pour tenter de maintenir leur activité.
La chambre commerciale du tribunal judiciaire de Saverne a prononcé la liquidation judiciaire immédiate de la miroiterie Flabeg mardi 16 avril. Le village de Sarrewerden (Bas-Rhin) perd avec la fin de cette activité son plus gros employeur. Sous des noms différents, elle était présente depuis 1884.
Au lendemain de cette annonce qui signifie la perte des 109 emplois de la branche française de la société allemande, une équipe de France 3 Alsace a rencontré Denis Robitzer. Il ne reste déjà plus au délégué syndical CFTC que la peine et les regrets.
Il y a eu des manifestations, des mobilisations, une évocation de repreneur, tout tombe à l'eau, ça doit un moment très dur ?
"Oui, c'est catastrophique parce qu'on avait de l'espoir en janvier quand on a obtenu un sursis de deux mois. On y a cru, on a fait tout ce qu'il fallait. Mais on s’est rendu compte que malgré toutes les possibilités qu'il y avait, nous étions limités dans nos actions parce qu'effectivement, c'est une entreprise allemande et qu’il était très difficile d'intervenir.
Les gens sont perdus, certains en larmes, qui ont passé ici plus de 30 ans. Ils se retrouvent là maintenant à devoir rechercher un travail. Ils n’ont jamais travaillé ailleurs, certainement jamais eu à rédiger de CV.
On a tous travaillé ensemble, c'est une famille et puis voilà, on se retrouve comme ça, carrément massacré. Ce qui est malheureux, c'est que cette société aurait pu continuer de vivre tranquillement et aurait pu encore créer des emplois. On avait 140 ans d'existence et pourtant, on n'est pas mort de vieillesse. On nous a juste lâché."
Vous dites lâcher parce que la filiale de Flabeg qui achetait votre verre ne l'achetait plus ?
"La filiale hongroise nous a annoncé au mois de décembre que désormais, ils allaient acheter leur produit en Chine. Ça fait pratiquement un chiffre d'affaires réduit de 50 % donc à ce moment-là, ce n'était plus vivable. On avait aussi perdu auparavant un autre client qui représentait entre 15 à 20% du chiffre d'affaires."
Quelles indemnités vont être versées ?
"On va toucher des indemnités légales, donc un quart de mois de salaire pour les 10 premières années et puis un tiers pour le restant. C'est dérisoire. Les Allemands ne nous ont pas payé ce qu’ils nous devaient.
Il y a encore au moins 3 millions d'euros qui n'ont jamais été réglés. Un avocat a été nommé là-bas pour faire pression et essayer d'obtenir encore les fonds, mais il ne faut pas se leurrer. Nous ne les verrons plus."