Rescapée d'Auschwitz, Simone Polack raconte son histoire 70 ans plus tard

Née à Schirmeck en 1929, Simone Polack est rescapée d'Auschwitz. 70 ans plus tard, révoltée par la montée du racisme et de l'antisémitisme, elle a décidé de raconter son histoire dans un livre intitulé Agis comme si j’étais toujours à tes côtés.
 

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Simone Polack a vécu l'enfer des camps de concentration. Rescapée d'Auschwitz-Birkenau, elle a décidé de partager son histoire dans un livre intitulé Agis comme si j'étais toujours à tes côtés, selon les dernières instructions que lui a données sa mère à son arrivée au camp. Un ouvrage qu'elle a présenté à la librairie Kléber, à Strasbourg, lundi 28 janvier. Elle brise ainsi 70 ans de silence, car une fois libre et de retour en Alsace, elle n'a pas parlé de son vécu considérant qu'elle n'était qu'une victime parmi d'autres. "Il y avait les bombardements, les prisonniers de guerre, les réfugiés, les expulsés, les incorporés de force. Je n'étais pas la seule", souligne-t-elle.  

Cette envie de témoigner est survenue après avoir participé aux commémorations des 70 ans de libération du camp d'Auschwitz-Birkenau. Face à la remontée du racisme et de l'antisémitisme, Simone Polack estime alors qu'elle ne peut plus se taire et contacte Muriel Klein-Zolty, écrivaine publique, pour l'aider à rédiger ce livre.
 

"J'étais désignée pour travailler"

Née à Schirmeck en 1929, elle a grandi à Saverne. En juillet 1940, elle est évacuée de force dans le Jura, comme tous les juifs de Saverne, avec sa mère et son petit frère Benoît, 11 ans. Ils s'installent dans le village de Gevingey, près de Lons-le-Saunier. Puis le 27 avril 1944, les Allemands viennent arrêter une vingtaine de personnes juives habitant la commune. Simone Polack sera la seule survivante.

Après trois jours de route, elle arrive à Auschwitz-Birkenau avec sa famille et est immédiatement séparée de sa mère et de son frère. "Nous nous sommes trouvés devant deux SS. Quand on est arrivé devant eux, on m'a intimé l'ordre d'aller à gauche et à ma maman et mon frère d'aller à droite. J'étais désignée pour travailler [...] Maman m'a donné ses dernières instructions, elle m'a dit : agis comme si j'étais toujours à tes côtés", se souvient Simone Polack, qui a alors 15 ans et est plutôt forte pour son âge. 

 

"On nous servait un breuvage de couleur indéfinissable"

Elle passe plusieurs mois dans ce camp : "Après l'appel, on nous servait un espèce de breuvage de couleur indéfinissable [...] C'était servi dans des cuvettes ébréchées. A cinq, on lapait le liquide. On n'avait pas de cuillères, on n'avait rien. On était démuni de tout. Et après, les kapos venaient et on ramassait pelles et pioches pour travailler comme cantonnier. D'autres jours, on portait des pierres d'un endroit à un autre". Une situation intenable : "J'avais tellement soif que je n'avais plus faim", précise-t-elle. Elle est ensuite envoyée à Bergen-Belsen, puis Theresienstadt, où elle doit travailler dans une usine d'aviation mais l'armée soviétique la libère. Malade, elle rentre en France sur un brancard. Aujourd'hui, elle est atteinte de tuberculose osseuse, notamment causée par les passages à tabac lors de son séjour au camp.

Regarder l'interview de Simone Polack réalisée par Sabine Pfeiffer et Thierry Sitter : 

 
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