Sarre-Union : les profanateurs du cimetière juif condamnés à des peines avec sursis

Le tribunal pour enfants de Saverne a condamné les 5 profanateurs du cimetière juif de Sarre-Union à des peines allant de 18 à 8 mois avec sursis. Des peines que les parties civiles jugent clémentes. Les jeunes auteurs présumés encouraient jusqu'à 7 ans de prison ferme.

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Le tribunal pour enfants de Saverne a condamné, à huis clos, cinq jeunes hommes âgés aujourd'hui de 18 à 19 ans, qui ont reconnu avoir saccagé quelques 250 tombes dans le cimetière juif de Sarre-Union en février 2015.
Le procureur de la République avait requis aujourd'hui entre 8 à 18 mois de prison avec sursis assortis de 140 jours de travaux d'intérêt général contre les profonateurs présumés.

Le tribunal a suivi les réquisitions : le "meneur" a été condamné à 18 mois avec sursis, trois  autres prévenus à 1 an avec sursis, le cinquième à 8 mois avec sursis. Ces peines ont été assorties de 140 heures de travaux d'intérêt général.

7 ans de prison ferme maximum


Des peines bien en deçà de celles attendues par les parties civiles. Les jeunes encourent en effet jusqu'à 7 ans de prison ferme maximum. Dans son réquisitoire, le procureur justifie ses peines par la "minorité" des jeunes au moment des faits.

"Les prévenus ont exprimé leurs regrets", mais ceux-ci "semblent superficiels", a regretté Me Burkatzki, l'avocat de la LICRA. Les cinq jeunes ont "dit qu'ils avaient pris conscience du mal qu'ils ont fait". Pour autant, ils ont contesté avoir obéi à une idéologie extrémiste ou nazie, Mais selon Samuel Thomas, vice-président de l'association anti-raciste "La Maison des potes", qui s'est également portée partie civile, les liens avec l'extrême droite sont évidents. 

Une vive indignation au niveau national


Les prévenus comparaissent pour profanations et dégradations de sépultures "en raison de l'appartenance des personnes décédées à une religion déterminée, en l'espèce le judaïsme". Cette profanation de très grande ampleur avait provoqué une vive indignation au niveau national, conduisant le président François Hollande à se rendre sur place. "Profaner, c'est insulter toutes les religions", avait-il proclamé, lors d'une cérémonie de recueillement organisée en présence de nombreux responsables politiques et religieux. La justice devra dire "ce qui relève de l'inconscience, de l'ignorance ou de l'intolérance", avait-il ajouté.

Les suspects avaient été interpellés quelques jours après les faits, après que l'un d'eux se fut rendu de lui-même à la gendarmerie, effrayé par le retentissement médiatique de l'affaire. Le procureur de Saverne, Philippe Vannier, avait alors expliqué que le mobile antisémite de leur acte était avéré, puisqu'ils avaient décrit au cours de leurs auditions des "gestes et paroles révélatrices", comme des "saluts nazis", des crachats sur des symboles juifs, ou le fait d'avoir prononcé "sales juifs", "sale race", "Heil Hitler" ou "Sieg Heil".

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