Seebach : pas de Streisselhochzeit mais un pique-nique en petit comité cette année

Les mariés de Seebach auraient dû fêter leur Streisselhochzeit dimanche 19 juillet 2020 en grande pompe et devant 20.000 spectateurs. La crise sanitaire a eu raison de la fête traditionnelle, mais les habitants se sont retrouvés en petit comité pour un pique-nique convivial.

C'est un rendez-vous très attendu à Seebach : le Streisselhochzeit [mariage au petit bouquet, en alsacien], c'était un grand mariage pour les ménages fortunés qui se caractérisait par des habits et un cérémonial particuliers.

Beaucoup d'habitants de Seebach ont conservé leurs habits de fêtes après la Seconde Guerre mondiale. Ils se sont ensuite transmis de génération en génération, sans se perdre en chemin. Et aujourd'hui encore, au mois de juillet, cette fête signifie l'ancien temps, les traditions et les valeurs de ses habitants. Une fête qui attire des visiteurs de très loin normalement, jusqu'à 20.000 personnes sur les trois jours que dure ce mariage.
 


Annulé cette année à cause de la crise sanitaire, les habitants et les organisateurs ont malgré tout décidé de se retrouver en petit nombre pour un pique-nique convivial. Au lieu des 140 participants, une quarantaine de personnes se sont données rendez-vous dimanche 19 juillet à 11h sous un noyer pour un pique-nique champêtre et convival. En habits traditionnels, par plaisir et fierté aussi.
 

Estelle est née ici et elle porte les habits que portait sa grand-mère, "un moment toujours chargé d'émotion." Chaque élément est codé et "je peux dire de loin si cette femme est mariée, quelle est sa religion et si elle va à l'église, faire la fête ou travailler dans les champs." La chemise en coton et en lin blanche est brodée des initiales de sa propriétaire. "La croix de Malte, c'est le haut de la croix des huguenots", explique Estelle. "La croix et la coiffe sont typiques des protestants. Les catholiques portent une coiffe blanche et un chale coloré sur les épaules."

La plupart des habits portés à Seebach, sont hérités des anciens et certains chales, certaines coiffes ont plus de cent ans. C'est ce qui est si particulier aussi. Ce ne sont pas des déguisements mais des habits de fêtes qui ont été portés par des générations d'hommes et de femmes ici. "Ma grand-mère a porté l'habit de tous les jours [jube sombre, chemise blanche, bustier noir et fichu blanc sur la tête] jusqu'à sa mort dans les années 1980", explique une autre jeune femme.
 
Ivan aime porter cet habit. Et même avec cette chaleur, la toque ne tient pas trop chaud, "il y a un tissu à l'intérieur, donc ça va encore".
 
Jana a eu 18 ans cette année, donc c'est la première fois qu'elle porte l'habit. La coiffe rouge avec le noeud devant était réservée aux jeunes filles pour faire la fête. Pour aller à l'église, la coiffe était noire, plus sobre donc, mais avec toujours le noeud sur l'avant. Son chale est rouge, noir et blanc aussi. Si elle se marie, elle en portera un noir et blanc.
 
Gilles pourrait être catholique ou protestant, marié ou célibataire. Le chapeau était surtout porté à l'église ou les jours de fête. Les hommes portent beaucoup moins de signes distinctifs que les femmes. Seuls les habits de tous les jours se distinguent des habits de fête. Il pourrait sans aucun problème porter ces habits pour une Streisselhochzeit, si elle avait pu avoir lieu...

En 2020, ça aurait été la 39e édition de la Streisselhochzeit, qui se tient depuis 1982 à Seebach. Qu'à cela ne tienne, la voilà reportée à 2021.
 

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