126 emplois menacés par la fermeture de l'usine d'un équipementier automobile : "tout est parti dans les Pays de l'Est ou du Maghreb"

La décision leur a été annoncée, officiellement, lundi 9 septembre dernier. Le site alsacien de l'équipementier automobile Novares devrait prochainement fermer. Les 126 salariés, la plupart de longue date, sont sous le choc.

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L'annonce leur a été faite à l'issue du CSE (Comité social et économique) extraordinaire du 9 septembre dernier. Le site alsacien de l’équipementier automobile Novares, situé à Ostwald (67), devrait fermer prochainement. Sa fermeture est d'ores et déjà inscrite à l’ordre du jour du CSE central du groupe, le 25 septembre prochain. Le site emploie 126 salariés. Ils ont débrayé aujourd'hui.

Baisse des commandes

Novares, spécialiste de l’injection plastique, connaît des difficultés économiques. Ce n'était un secret pour personne.

"On s'y attendait un petit peu au vu de la conjoncture automobile actuelle et de l'état de notre entreprise. On voyait notre chiffre d'affaires baisser et le carnet de commandes s'appauvrir progressivement. Nous n'avons plus eu de nouveau projet depuis 2018" explique Bachir Himmi, délégué FO. Le chiffre d’affaires du site est ainsi passé de 50 millions d’euros par an en 2019 à moins de 12 millions d’euros par an en 2023, selon la direction.

Petit à petit, tout est parti dans les pays de l'Est ou du Maghreb, où les coûts de production sont moins chers. Cela s'appelle du dumping social.

Khalid El Fanni, délégué CGT

D'autant que, depuis quelques mois, le site alsacien était, selon les syndicats, manifestement écarté des grosses commandes, notamment de son principal client, Stellantis. "À une époque, nous avions pas mal de produits Stellantis, petit à petit, tout est parti dans les pays de l'Est ou du Maghreb, où les coûts de production sont moins chers. Cela s'appelle du dumping social. Aujourd'hui ces personnes-là se font des milliards et nous, ben, on en est là. Des salariés avec, en moyenne 30 ans d'ancienneté, d'un certain âge, qui n'ont connu que ça de leur carrière, on ne comprend pas comment on peut être traité comme ça. Nous sommes les premiers d'une longue liste, la moitié des sous-traitants de Stellantis vont disparaître. Il n'y a que le chiffre d'affaires qui compte, ils sont sans scrupule" réagit Khalid El Fanni, délégué CGT.

Accompagnement

Un contrat attendu, du constructeur britannique Ineos, ne sera pas non plus attribué à l’usine d’Ostwald. "Ineos était le dernier espoir pour redonner du chiffre d’affaires à l’établissement Novares d’Ostwald" écrit, l’intersyndicale FO-CGT-CFTC dans un communiqué de presse adressé ce mercredi.

Communiqué de presse inters... by France3 Alsace

Isabelle Weber délégué CFTC est encore sous le choc de cette nouvelle. Terrible pour le site. "Cette annonce a été d'une grande tristesse, on s'y accrochait quand même à ce contrat, c'était le seul espoir. On ne pensait pas que la fermeture serait définitive. Vous savez, moi, je travaille ici depuis 27 ans, on a subi plusieurs plans sociaux, plusieurs rachats, c'est à chaque fois extrêmement pénible."

Les syndicats se tournent déjà vers un avenir sans Novares. "Notre priorité, c'est le maintien de l'emploi, mais si demain Novares ferme définitivement, nous nous battrons afin que nos collègues soient respectés jusqu'au bout. Ils doivent être correctement indemnisés et accompagnés. Ils ont entre 20 et 35 ans d'ancienneté, ce sont des séniors, ils doivent pouvoir se retourner." 

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