Agression d'un juif à l'arme blanche : les réactions

Après l'agression d'un homme de confession juive ce vendredi à Strasbourg, le grand rabbin de Strasbourg et le responsable sécurité de la communauté juive se sont rapidement rendus sur les lieux. Même si l'agresseur est "déséquilibré", des interrogations demeurent.

Un sexagénaire portant une kippa a été attaqué et blessé au couteau sur la voie publique vendredi matin à Strasbourg, et l'auteur de l'agression a été interpellé, "par deux motards de la sécurité publique qui passaient par là par hasard" a précisé Maurice Dahan, le responsable de la sécurité de la communauté juive de Strasbourg.

La victime a été agressée à la sortie de son domicile, situé en plein quartier juif, à 500 mètres à vol d'oiseau de la grande synagogue de Strasbourg, a précisé le grand rabbin de Strasbourg, René Gutman. Des témoins ont rapporté que l'agresseur a crié "Allahou Akbar" et a touché sa victime à l'abdomen, sans toutefois mettre ses jours en danger, a précisé M. Gutman.

Réactions des responsables de la communauté juive


Selon René Gutman, le grand rabbin de Strasbourg, "le fait que cet acte, même par une personne fragile, soit accompagné du slogan Allahou Akbar pose problème". "Agresser ou tuer quelqu'un au nom de Dieu fait qu'il n'est jamais grand, il est plutôt insignifiant et c'est tout le rôle des responsables mulsulmans de dire qu'on n'invoque pas le nom de Dieu en vain"

"Le fait que cet acte, même par une personne fragile, est accompagné du slogan Allah Akbar pose problème" explique le rabbin. "Agresser ou tuer quelqu'un au nom de Dieu fait qu'il n'est jamais grand, il est plutôt insignifiant et c'est tout le rôle des responsables mulsulmans de dire qu'on n'invoque pas le nom de Dieu en vain" ©France 3 Alsace

De son côté, Maurice Dahan, le responsable sécurité de la communauté juive de Strasbourg, est revenu sur les antécédents judiciaires de l'agresseur, déjà condamné en 2010 à 10 ans d'interdiction de venir à Strasbourg. "Pourquoi est-il à Strasbourg alors que les 10 ans ne sont pas terminés ?" se demande M. Dahan. 

Selon Maurice Dahan, l'agresseur qui a porté plusieurs coups à l'arme blanche ce vendredi à un homme portant une kippa n'aurait pas dû se trouver à Strasbourg car il a été condamné en 2010 pour des faits similaires à un éloignement de la capitale alsacienne. ©France 3 Alsace

 

Réactions politiques

Du côté des représentants politiques, le maire de Strasbourg, Roland Ries (PS) ainsi que Robert Herrmann, président de l’Eurométropole (PS) disent dans un communiqué avoir "appris avec stupéfaction et consternation l’agression à l’arme blanche dont a été victime, ce vendredi, un homme de confession juive, à proximité du quartier des Contades". Ils condamnent "fermement cet acte antisémite odieux qui constitue une agression pour toute la communauté juive de Strasbourg et, au-delà, pour chacun d’entre nous.
Roland Ries et Robert Herrmann espèrent que toute la lumière sera faite sur cette affaire et adressent leurs pensées et vœux de prompt rétablissement à la victime.

Philippe Richert, le président du Grand Est (Les Républicains) s'est pour sa part exprimé sur son compte Twitter.







Les conseillers municipaux du groupe "Strasbourg à vos côtés" ont eux aussi publié un communiqué pour dire leur indignation. Ils demandent que "toute la lumière soit faite sur cette agression et ce le plus rapidement possible et que des mesures adéquates soient réellement prises pour empêcher cet agresseur récidiviste de nuire à nouveau" et adressent leur "soutien à la victime, ses proches, ainsi qu’à toute la communauté juive de Strasbourg et appellent à ne pas instrumentaliser cette affaire." A ce titre ils ajoutent qu'"ils saluent les propos apaisants du Grand Rabin de Strasbourg qui témoignent de l'exemplarité du dialogue interreligieux dans notre ville."

(Le communiqué est signé par Fabienne Keller, Martine Caldeoli-Lotz, Pascal Mangin, Jean-Philippe Maurer, Thomas Remond, Jean-Emmanuel Robert, Thierry Roos, Elsa Schalck, Éric Senet, Bornia Tarall, Laurence Vaton, Jean-Philippe Vetter, et Catherine Zuber.)

Un peu plus tôt dans l'après-midi, la sénatrice Fabienne Keller (Les Républicains) était également exprimé via le réseau social Twitter.

 

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