Alsace: connaissez-vous bien Strasbourg, l'insolite ?

Vous pensez bien connaître Strasbourg ? Voici l'occasion de le vérifier. Le livre Parcours d'un Strasbourg Insolite de Paul André Befort dévoile des aspects méconnus de la ville. Nous en avons concocté un petit quizz. A vous de jouer.

Strasbourg est peut-être la ville où vous êtes né ou que vous avez parcourue en long, en large et en travers.Vous pensez bien connaître ses places, ses rues et ses venelles? Vous serez d'autant plus surpris par les mystères et les surprises qu'elle vous réserve.

Après un an de travail et de recherches, Paul-André Befort a publié récemment Parcours d'un Strasbourg insolite, aux éditions Do Bentzinger. Il aborde et dévoile de nombreux aspects insolites de Strasbourg. "J'ai écrit ce livre avec René Baumann et Maurice Moszberger, parce qu'il y a toujours quelque chose à découvrir sur les places et dans les rues de Strasbourg. Quand on se promène dans cette ville, il faut vraiment lever le nez, regarder les façades et les toits. C'est une ville où l'on peut suivre l'évolution de l'histoire au fil des siècles. Je vis à Strasbourg depuis cinquante ans et pourtant je reste surpris par la grande variété de lieux qu'offre cette ville." A vos marques, c'est parti pour un petit test.
 

L'Ill, la rivière qui traverse Strasbourg, est aujourd'hui plus habituée à voir circuler les bateaux pour touristes que des marchandises. Mais c'est par ce cours d'eau que nombre de matériaux de construction et victuailles ont été apportés dans la cité. Ces eaux ont également été poissonneuses avant que pollution, canalisations et même sur-pêche, n'en viennent à bout. L'on pouvait y trouver du saumon, de l'esturgeon, du brochet...Voilà qui doit vous éclairer suffisamment pour mieux identifier la scène ci-dessous.
 

Vous avez trouvé? Evident, non? Vous trouverez la réponse en fin d'article.

En attendant, voici une autre statue, bien plus petite, à identifier.
 

Architecturalement Strasbourg est riche de styles

Les maisons le long des quais, celles de la Petite-France, le quartier de la Neustadt...Les siècles défilent dans l'architecture strasbourgeoise. Mais avez-vous déjà vu la façade ci-dessous? De quoi s'agit-il et où se situe-t-elle?  
La curiosité architecturale ci-dessous a fait couler beaucoup d'encre. Comment un tel clocher a-t-il pu être conçu et tenir?
Il existe bien des cours et des jardins cachés lorsque l'on franchit certains porches de la capitale alsacienne. Mais où se trouve ce petit square attenant à une des ruelles les plus fréquentées de Strasbourg?

 

Plus difficile : une femme se cache derrière cette palissade. Où se trouve-t-elle exactement et qui est-elle ?

Autre spécificité strasbourgeoise, les noms de rues...mal traduits

 

En 1918 et en 1945 notamment, au moment des changements de nationalité de l’Alsace, les noms des rues ont parfois été traduits au petit bonheur la chance, sans réflexion sur ce que pouvait signifier les mots dans l’autre langue, allemande ou française. La vie d’avant devait être comme effacée et on voulait, à tour de rôle, soit tout germaniser soit tout franciser, générant par là quelques aberrations. Le livre de Paul André Befort nous en dit plus sur ces noms de rue mal traduits :

Rue déserte
En 1319 elle portait le nom d’un jardinier, Sigemann Sellose, maraîcher du quartier Sainte-Aurélie. Sellosengasse est traduit en Seelosgasse en 1587. Avec l’arrivée de l’administration française, on traduisit l’adjectif seelose, sans âme qui vive, en rue Déserte (1817)

Rue de la Libération
A été nommée ainsi par transfert du nom d’un entrepreneur régional, Philippe Frey qui y habitait. De Freyweg en 1896, puis Freiweg en 1900 et rue Frei, la rue est devenue rue de la Libération en 1945 (« Frei » signifiant « libre »)

Rue du Miracle
La Wunderergut, domaine d’un nommé Wunderer, est devenue Wundergasse en 1910 et a été traduite par rue du Miracle, « Wunder » signifiant « miracle ».

« Nul mot d’une langue n’a d’équivalent parfait » disait le philosophe et linguiste Wilhelm Von Humbold (1757-1835). Et oui, la traduction est un art à part entière. 
 

Les réponses au quiz, c'est par ici

1/Il s'agit d'un des pêcheurs de l'Ill. Une des quatre grandes statues qui délimitent le pont Kennedy, près du consulat américain. On les appelle d'ailleurs "les quatre géants". Ils figurent deux pêcheurs, un pelleteur et un haleur (dont la tâche consistait à tirer un bateau à l'aide d'un câble ou d'une corde). Notre photo est celle d'un des deux pêcheurs.
 

2/C'est le charmeur de mésanges. Il transportait une petite cage pour y enfermer les oiseaux qu'il attirait en jouant à la flûte. Ce charmeur symbolise "Le Strasbourgeois", séducteur, charmeur pas seulement de mésanges, mais aussi de jeunes filles. 

3/Vous avez trouvé? C'est la maison égyptienne, rue du général Rapp. Une décoration inspirée par l'Orient, souvent idéalisé par les artistes au début du 20ème siècle. Résultat d'une coopération entre un architecte-entrepreneur schilikois, F. Scheyder et le peintre A. Zilly. 
 

4/Mais oui, c'est le clocher en guingois de l'église Saint-Guillaume, rue Munch (famille de musiciens alsaciens).
Un jeune charpentier à la formation douteuse serait à l'origine de ce clocher. A moins que des glissements de terrain aient pu entraîner ce genre de curiosité. 

5/ Il s'agit du jardin monastique du Musée de l'Oeuvre Notre-Dame. Il a été créé par Hans Haug (1890-1965), directeur des musées strasbourgeois et fondateur du musée de l'oeuvre Notre-Dame, l'institution chargée de l'entretien de la cathédrale de Strasbourg. Un jardin chargé de symboles religieux et mystiques avec notamment un ruisseau pour la purification, une fontaine baptismale et des plantes évoquant l'Eden et l'harmonie.  

6/ Sabine von Steinbach était la fille de Erwin von Steinbach, maître d'oeuvre de la cathédrale et sculpteur des statues du portail sud. Représentée avec maillet et burin, la sculptrice aurait d'abord secondé puis succédé à son père et largement contribué aux sculptures des statues de l'édifice.