L'Alsace vue par une Normande: un thread sur Twitter qui nous a fait (gentiment) sourire

Une Normande arrivée à Strasbourg en juin 2018 s'étonne, s'émeut ou s'extasie, c'est selon, de ses découvertes sur l'Alsace et ses habitants. Depuis ce mardi 26 mars, elle les partage sur Twitter. Mélange d'évidences et de petites révélations, son thread suscite de nombreuses réactions. 

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Vocabulaire typique, traditions culinaires, traits de caractère spécifiques à l'Alsace et aux Alsaciens... Tout surprend Florie, 31 ans, une Normande débarquée à Strasbourg il y a neuf mois, qui travaille à la mairie de Schiltigheim. Il lui a fallu ce "temps de gestation" pour emmagasiner tout ce qu'elle entendait, lisait et voyait. Mais depuis ce mardi 26 mars, elle partage ses étonnements dans un thread (une série de messages qui se suivent) postés sur Twitter. Un peu comme une version numérique et résumée du best-seller Ciel, mon mari est muté en Alsace. Et même si ses découvertes n'en sont pas (vraiment) pour la plupart des Alsaciens, certaines peuvent servir de piqûres de rappel, et les réactions à ses tweets restent toutes positives et sympathiques. 
   


Premières surprises pour cette Normande éloignée de la mer et du cidre: les traditions culinaires locales, auxquelles elle fait la part belle dans ses tweets. Elle s'étonne de l'utilisation récurrente de la cannelle et des oignons, s'émerveille devant les bredele, hésite devant la choucroute, "plat (qui lui) fait peur", résiste à l'attrait des bretzels tout en s'interrogeant sur le genre du mot ("le" ou "la" bretzel, question éternelle). Mais elle succombe aux männele, bonshommes en forme de brioche (qu'elle orthographie "menele"). Rétive au kouglopf sucré, "les amandes et les raisins secs (...) ça ne passe pas", elle fond devant sa version salée, "un petit morceau de paradis dans votre bouche". Elle a aussi intégré qu'en Alsace, "knacki" s'apparente à un gros mot, et doit bien avouer que "les véritables knacks sont meilleures que ce truc infâme"
     

Le vocabulaire, source d'étonnement inépuisable

Dans la même veine, Florie liste les sonorités exotiques qui émaillent les phrases des autochtones : les classiques "hopla", "oyéé", "yo" (impossible à confondre, selon elle, avec le "yo" des rappeurs), les noms de famille en Sch (Schmitt/Schmidt, Schneider et autres) et les toponymes pour lesquels elle propose une version phonétique ("pfétisaïm, volfisaïm, lingolsaïm") ou préconise un entraînement intensif avec un natif, avant d'être capable de les prononcer. Et encore, elle cite "Oberhausbergen" comme expérience ultime, sans réaliser qu'elle ne s'est pas encore frottée à "Breuschwickersheim" ou "Niederschaeffolsheim". Mais elle a déjà pleinement adopté le "geht's", et bien intégré - et quasi-accepté - le fait d'être taxée de "Français(e) de l'Intérieur".


Des spécificités parfois méconnues

Dans la plupart de ses tweets, Florie n'échappe pas aux poncifs, et enfonce au passage quelques portes grandes ouvertes. Elle trouve les Alsaciens serviables ("ils disent «service» quand on les remercie") et ponctuels (son frigo a été livré une heure plus tôt que prévu). Elle s'étonne du nombre de marchés de Noël, du fait que les Alsaciens fassent des courses en Allemagne et s'extasie devant le tram transfrontalier Strasbourg-Kehl. Mais ses découvertes permettent aussi aux Alsaciens de se remémorer certaines réalités qu'ils ont tendance à oublier: le vendredi saint et le 26 décembre ne sont pas fériés ailleurs... le Bas-Rhin, le Haut-Rhin et la Moselle sont les seuls départements où les trains circulent à droite, héritage de la période allemande après 1870, durant laquelle les rails ont été construits... et en Alsace, pour créer une association "il ne faut pas être deux au minimum, mais sept, et ne pas aller en préfecture, mais au tribunal pour déposer les statuts." 

Toujours curieuse, gentiment moqueuse mais pas condescendante, Florie se documente aussi sur l'histoire et la double culture alsaciennes. Elle découvre avec émotion que "des frères se sont battus les uns contre les autres dans les dernières guerres", et qu'en Alsace on préfère dire "A nos morts" que "Mort pour la France", vu qu'au gré de l'histoire, bon nombre de nos aïeux se sont battus sous bannière allemande. 


Les internautes en redemandent

Commencé ce mardi 26 mars, le thread comptait déjà une cinquantaine de tweets deux jours plus tard. Et ce n'est pas fini. Dans le tweet 39, leur auteure prétend en avoir "encore mille en stock". Plus réaliste, elle en prévoit encore au minimum "une bonne cinquantaine, car il y a tellement de choses à dire sur cette région, c'est tellement riche." Par ailleurs, Florie est tête de liste du parti Pirate aux prochaines élections européennes, mais jure ses grands dieux qu'elle ne cherche pas à se faire de notoriété par ce biais : "Absolument pas. C'est sorti tout seul. Il fallait juste que j'en parle, car c'est tellement chouette." Et surtout, elle ne s'attendait pas à autant de réactions. Certains internautes attendent avec impatience ses tweets sur "la tarte flambée, la sécurité sociale à 90% ou encore les châteaux". Et des expatriés, en la lisant, ressentent soudain une bouffée de nostalgie, avec l'envie de revenir faire un tour dans leur petite patrie d'origine.  

Mais lister les us, atouts et travers des Alsaciens ne laisse pas indemne. Florie elle-même, d'observatrice extérieure, semble peu à peu caraméliser, et s'approprier des réactions typiquement locales. Ainsi, dans l'un de ses tweets, elle s'insurge que, durant l'attentat à Strasbourg, en décembre 2018, "les médias français étaient les seuls à s'étonner que des médias du monde entier soient présents." Et ajoute : "Ce qu'on a tendance à oublier dans 'la France de l'Intérieur', c'est que Strasbourg est une capitale européenne." Un(e) Alsacien(e) ne l'aurait pas mieux dit. 
 

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