La Ville de Strasbourg a inauguré ce lundi 26 août ses tout premiers pigeonniers contraceptifs. Ces cabanes expérimentales doivent permettre de limiter la prolifération des pigeons dans les quartiers de façon non létale.
Le projet n'est qu'à ses débuts, mais il devrait rapidement laisser des traces... ou plutôt en enlever. Deux pigeonniers contraceptifs ont été inaugurés à Strasbourg ce lundi 26 août, dans les quartiers Gare et Esplanade. Face à la recrudescence de ces oiseaux et de leurs déjections, la Ville a souhaité expérimenter cette technique non létale pour réduire progressivement leur population.
Le principe est plutôt simple. Les cabanes, équipées d'eau et de nourriture adaptée, vont attirer les pigeons errants et concentrer leur population au même endroit. "À partir du moment où ils vont avoir leurs premiers œufs, notre travail va être de les stériliser. Le but, c'est de laisser la population vivre sereinement, mais ne pas la laisser se développer", explique Albin Granger, directeur de la société créatrice du pigeonnier.
Pour réaliser cette stérilisation, les spécialistes insèrent une pique d'à peine trois millimètres dans l'œuf. Le procédé génère une bulle d'air dans la coquille qui va créer à terme la stérilisation du pigeon. "En moyenne, une femelle va avoir huit petits par an. Notre but est de réduire ce chiffre à un ou deux."
Un objectif de cinq pigeonniers d'ici à 2026
Si la Ville de Strasbourg teste pour la première fois ce dispositif, elle n'est pas la première à l'utiliser en France. Les pigeonniers contraceptifs de Albin Granger sont présents depuis quelques années à Paris, Marseille, ou encore Le Mans. Ils se sont même exportés jusqu'à Dubaï. Les études réalisées lors de ces expérimentations chiffrent à 15 % la baisse de population des pigeons sur un an.
La capitale alsacienne devrait de son côté voir le dispositif se développer ces prochains mois. Les pigeonniers pourraient accueillir jusqu'à 350 individus à terme. "On envisage d’en mettre deux autres en 2025, et peut-être un cinquième avant la fin du mandat de la maire en 2026", indique la conseillère municipale aux animaux, Marie-Françoise Hamard, qui admet que "dans une ville de la taille de Strasbourg, il en faudra peut-être davantage".
Ce projet global, chiffré aux alentours de 20 000 euros, répond avant tout à une demande de longue date des habitants. "Aujourd'hui, la fiente des pigeons est devenue une grosse nuisance pour les Strasbourgeois. Notre but est de répondre à leur attente, tout en régulant les populations de façon douce." Confiante, l'élue promet des résultats observables d'ici à la fin de l'année 2024.