Pendant six années, la réalisatrice du documentaire "The godmother" a filmé sa tante qui est également sa marraine. Sa tante vit en Pologne, tandis qu'elle, Marzena Sowa, vit en France. La retrouver chaque été lui a permis de garder contact avec ses racines. Ou au contraire l'en éloigne tant les deux femmes ont des vies différentes.
À 22 ans, Marzena Sowa, la réalisatrice de "The godmother", a choisi de quitter sa Pologne natale pour voyager, venir s'établir en France et être une femme libre. Chaque été, elle est pourtant retournée auprès de sa famille. Et notamment auprès de sa tante paternelle Nouchka, qui se trouve être sa marraine. Un repère pour la jeune femme, un pilier familial, une femme imperturbable. Une vingtaine d'années après son départ, elle réalise un documentaire sur cette femme à la fois si près et si loin d'elle.
Voici trois raisons de regarder "The godmother" en lien ici.
1. Parce qu'on a tous besoin de figure tutélaire
Marzena Sowa explique rapidement le contexte de tournage. Sa tante Nouchka a été l'héroïne de son enfance. Et après la disparition de sa mère, cette tante est devenue son unique repère féminin. Une femme de son pays d'origine, la Pologne. Son dernier lien avec ses racines. Elle avait commencé le tournage du documentaire avant de perdre ses parents, mais cette perte familiale est venue confirmer son choix. Un portrait de famille, le seul qui lui reste, celui d'une femme forte, qu'il l'a marquée dès son enfance. Son axe, son pilier.
2. Parce que tout les oppose
Mais si Nouchka est l'axe de Marzena, les deux femmes n'en sont pas moins très différentes. La réalisatrice a la quarantaine, elle a quitté son pays pour connaître le goût de l'aventure et de la liberté. Liberté qu'elle a trouvée en venant s'installer en France. Elle y vit en célibataire, a adopté un régime vegan, et travaille dans l'audiovisuel. Et elle aime la bande dessinée et les tatouages. Une femme de son temps.
Tandis que Nouchka a tout d'une femme d'un autre temps. À plus de 80 ans, son quotidien consiste à s'occuper de sa maison, de son jardin, de ses petits-enfants. Une place immuable. Vêtue d'une blouse de ménage, elle semble tout droit sortie d'un catalogue des années 60. Une vie passée auprès de son mari, qui n'a jamais pris une casserole entre ses mains. Une vie simple et ordinaire, à la mode patriarcale.
3. Parce que derrière les apparences, il y a une réalité surprenante
Parce qu'il ne faut surtout pas se fier aux apparences. Derrière la surface calme de la vie de Nouchka, se cachent, bien à l'abri, des secrets de femmes. En les découvrant, au gré des entretiens que les deux femmes mènent, la réalisatrice prend conscience qu'il n'y a pas qu'une manière d'être une femme libre. Et c'est lors d'une sortie qu'elle offre à sa tante, un petit voyage entre femmes, que sa langue va se délier.
Et, à leur retour, la réalisatrice laisse aussi parler sa cousine polonaise, aux idées politiques bien arrêtées et bien loin des siennes. Cette fois encore, Marzena va d'étonnement en étonnement. Alors qu'elle est plus jeune qu'elle, et déjà mère de bientôt trois enfants, la réalisatrice la surprend à donner certains conseils à ses filles, qu'elle n'aurait jamais cru lui entendre prononcer.
"The godmother", une façon de prouver que le féminisme porte différentes couleurs et différentes robes, à l'image du symbole qu'elle propose en entrée en matière de son documentaire.