Ils parcourent un millier de kilomètres à vélo en reliant des parcs naturels pour promouvoir la biodiversité

1 200 kilomètres à vélo pour aller à la rencontre des acteurs de la biodiversité : c'est l'ambition des représentants du réseau Odonat (Office de données naturalistes). Ces observateurs de la faune de la région recensent oiseaux, mammifères et amphibiens, et espèrent bien recruter de nouveaux bénévoles lors de leur périple.

D'ordinaire, ils sont plutôt discrets. Cette rentrée, ils comptent bien faire parler de leur activité et la promouvoir : les amoureux de la nature, regroupés dans le réseau d'associations Odonat (Office des données naturalistes) se lancent dans un tour du Grand Est à vélo. Avec en tête un double objectif : faire la promotion de la biodiversité et pourquoi pas recruter de nouveaux observateurs. Une activité passionnante à la portée de tous nous a expliqué le président, Yves Muller.

Pouvez-vous nous présenter le réseau Odonat ?

"Odonat (l'Office des données naturalistes) regroupe 29 associations à travers le Grand Est (ndlr : Alsace nature, les conservatoires d'espaces naturels, LPO ou encore sociétés mycologiques pour n'en citer que quelques-unes). Elles ont pour point commun la collecte des données naturalistes.

Nous avons 5 000 observateurs sur le territoire qui collectent un million de données sur la faune chaque année. Cela concerne en majorité les oiseaux, mais aussi les mammifères, les reptiles, les amphibiens et les insectes.

On note quatre éléments : l'espèce observée, le lieu, la date et l’identité de l'observateur. Par exemple, je peux noter que j'ai vu une cigogne blanche à Neuwiller-lès-Saverne le 10 juin 2024. Au départ (parfois, c'était il y a plus de 50 ans selon les associations), nous reportions ces données sur des fiches qui étaient ensuite collectées par les associations pour avoir des informations globales. Aujourd'hui, les sites internet et les applications (NaturaList) permettent de saisir les éléments en temps réels."

À quoi servent ces données ?

"Ces données sont d'abord utiles à la connaissance. C'est comme ça qu'on sait par exemple que la population de cigognes blanches a augmenté de 40% entre 2021 et 2024 en Alsace. On a aussi édité récemment un atlas des oiseaux d’Alsace et un autre sur les oiseaux de France.

Cette connaissance est indispensable à la préservation. Par exemple, cela va être utile pour les études d’impact en cas de projet industriel sur un site naturel. On a besoin de savoir si les espèces sont protégées. Odonat est souvent sollicitée par les pouvoirs publics, les bureaux d’études. On a le soutien de la région Grand Est et de la Dréal."

Tout le monde peut participer ?

"Oui, c'est très simple, on n'a pas besoin d'être un grand spécialiste pour identifier. Nous organisons des sorties pour initier et montrer comment observer et collecter les données. C'est d'ailleurs l'un des objectifs du tour du Grand Est à vélo : faire savoir que cette activité est à la portée de tous. Alors, parfois, c'est facile comme dans le cas des cigognes. D'autres fois, cela se fait grâce aux écoutes. Il y a des espèces plus ou moins aisées à observer.  

On peut même observer en milieu urbain des espèces comme le hérisson, le blaireau. Tout le monde peut contribuer à la connaissance et aussi à la conservation des espèces et des milieux naturels."

Comment va se dérouler ce tour du Grand Est à vélo ?

"Avec Anaïs Gsell-Epailly, la directrice d'Odonat, nous avons loué des vélos électriques et nous partons de l'hôtel de la région à Strasbourg le lundi 9 septembre au matin. À l'occasion des huit ans du réseau, nous allons aller à la rencontre des acteurs du territoire pour tisser du lien, mais aussi sensibiliser le public à la préservation de la biodiversité.

Nous passerons par les six parcs naturels régionaux ainsi que le parc national des forêts. Les parcs sont très contents de nous accueillir et avec chacun, nous avons programmé une conférence au cours de laquelle nous parlerons de collecte des données, tandis que le parc présentera ses actions en termes de préservation de la biodiversité.

Au total, nous allons parcourir 1 200 kilomètres pour revenir à Strasbourg le 29 septembre. Une arrivée à l'Orangerie pour laquelle on a invité un maximum de bénévoles et de salariés à participer sur les derniers kilomètres. "

Qu'est-ce qui anime ces milliers d'observateurs ? Vous par exemple ?

"Dans mes jeunes années, j'étais beaucoup en contact avec la nature. J'ai découvert un livre sur les oiseaux de France et j’ai voulu les observer ces oiseaux. À l'époque, j’ai appris les chants d’oiseaux avec des disques ! Il s'agissait d'écouter le chant d'un pinson ou d'un rouge-gorge et ensuite d'essayer de le reconnaître. On n’avait pas les téléphones avec toute cette technologie. 

Ce qui nous rassemble, c’est l’amour de la nature, l’intérêt scientifique de faire des inventaires, et puis la protection. Les gens qui observent sont tous des protecteurs de la nature en puissance. Si sur un beau site naturel apparaît un projet qui va détruire, on n’est pas content, c'est sûr !

Les personnes intéressées pourront suivre l'aventure sur le site internet d'Odonat ou sur le profil polarsteps de l'association. La page facebook ou le profil Linkedin seront également actualisés."

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