EN IMAGES – Pour les Alsaciens en Chine, la vie tourne toujours au ralenti

Dans la circonscription de Shanghai, malgré la fin des congés du Nouvel an chinois, la vie fonctionne toujours au ralenti. Deux Alsaciens, qui vivent respectivement à Shanghai et Ningbo, racontent leur quotidien de ces derniers jours.  
 

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Les vacances du Nouvel an chinois, prolongées pour cause de coronavirus, se sont terminées le 9 février à minuit. Dans les villes de Shanghai et Ningbo, beaucoup de personnes sont de retour depuis le début de la semaine, mais l'ambiance reste toujours très particulière.  
 

 

"La situation est paradoxale"
- Laurent Brender


Le Mulhousien Laurent Brender, président de l'amicale des Alsaciens de Shanghai et responsable du marché chinois pour une entreprise française de production de gaz médicaux et industriels, n'est jamais resté confiné dans son appartement, mais il a limité ses déplacements. Entre fin janvier et cette semaine de fin de congés du 10 janvier, il n'a pas constaté de grande différence en sortant de chez lui. "Les rues sont toujours peu fréquentées" raconte-t-il. Les passants "s'évitent un peu les uns les autres."  
 

 
 
 
 

 

En effet, même si beaucoup de personnes sont rentrées à Shanghai avant la fin des vacances et que le travail a officiellement repris, "une grande majorité de personnes travaillent de chez elles, et ne sont pas autorisées à aller à leur bureau" puisque le gouvernement chinois recommande "7 à 14 jours d'isolation chez soi en fonction de la région où l'on a été pendant les vacances."

Par ailleurs, chacun doit faire face à des mesures de contrôle renforcées "avec des contrôles plus stricts à l'entrée des résidences", et des colis qui ne peuvent pas être introduits à l'intérieur des bâtiments.
 

En revanche, un peu partout à Shanghai Laurent Brender a pu photographier des messages résolument combatifs et optimistes, affichés sur de longues banderoles : "Allez Wuhan – allez la Chine", "Gagnons résolument la lutte pour la prévention et le contrôle de l'épidémie", ou encore "La vie est importante – lutter contre l'épidémie est notre objectif – la prévention est notre responsabilité".
 
 
 


Tout comme Laurent Brender, Edouard Juskowiak avait déjà accepté de donner un premier témoignage fin janvier. Ce Colmarien, responsable de la partie chinoise de la production d'une société française, vit avec sa femme chinoise Yujing et leur petite fille Raphaëlle à Ningbo, une grande ville au sud de Shanghai.  
 

Depuis le début de l'épidémie, par mesure de précaution, Edouard et sa famille ont fait le choix de rester pratiquement cloîtrés chez eux. Ses beaux-parents, venus les rejoindre pour le Nouvel an, ne sont toujours pas repartis, et depuis près de trois semaines, il faut trouver à s'occuper, sans mettre le nez dehors. "J'en profite pour faire écouter mes vinyles à mes beaux-parents (ils n'ont jamais entendu parler des Rolling Stones, des Beatles ou de Mickael Jackson)" précise Edouard Juskowiak.
 
 

"Je pense que ça nous fait à tous du bien d'être ensemble."
- Edouard Juskowiak


Au final, ces journées d'inaction forcée s'avèrent relativement agréables. Edouard a retrouvé des vidéos de son enfance sur un ancien disque dur, très content de pouvoir montrer à ses beaux-parents ces images "qu'ils ne connaissaient pas, bien sûr." Sa petite Raphaëlle passe des heures à jouer avec ses lego. "Le confinement ne la dérange pas plus que ça, constate son père. Elle a toujours une idée derrière la tête, que ce soit pour dessiner, faire des cabanes, jouer à cache-cache, faire de la peinture…"    
 

A Ningbo, même si elles ne sont pas interdites, les sorties sont strictement contrôlées. "Nous sommes en 'semi-quarantaine', il est interdit de sortir à deux de l'immeuble sans raison valable", précise Edouard Juskowiak. Et on ne peut sortir qu'une fois tous les deux jours pour faire ses courses, "il y a des contrôles dans le hall de l'immeuble."
 

Ce lundi 10 février, Edouard Juskowiak et son épouse Yujing ont pu exceptionnellement sortir de l'immeuble pour se rendre à leur bureau, récupérer des documents administratifs et un ordinateur, afin de pouvoir continuer à faire du télétravail. "Toutes les entrées et sorties de l'immeuble où nous travaillons étaient fermées à double tour, raconte Edouard. Nous avons eu la chance de voir le gardien à l'intérieur du hall, qui nous a gentiment ouvert la porte." Mais ils ont dû signer un papier et accepter de subir un contrôle de leur température.
 
  

Ensuite le couple s'est rendu en voiture à la banque "qui assure une permanence tous les trois jours", puis dans l'un des rares supermarchés ouverts, alors que "la totalité des petits magasins sont fermés." A chaque fois, ils ont dû signer des papiers et se soumettre à un contrôle de température. Ils n'ont vu personne se promener sans masque.

"Un peu stressant comme situation, le peu de chalands que vous voyez, on s'évite et on file..."
- Edouard Juskowiak

De retour à la maison, c'était "douche chaude complète, vêtements immédiatement lavés, et également nettoyage des produits achetés." Malgré ces contraintes et l'incertitude concernant les jours à venir, Edouard reste positif. "Je suis de nature optimiste," confie-t-il. Je suis en quelque sorte le capitaine du bateau, donc je pense qu'il est impératif de garder une atmosphère sereine à la maison."
 


Mais il apprécie le "colis rempli de masques cartonnés" que ses parents lui ont envoyé d'Alsace. Car tout laisse à penser qu'ils leur seront encore bien utiles. "Nous allons en avoir besoin si nous devons reprendre nos activités à chacun." Jusqu'à nouvel ordre, à partir de lundi prochain, 17 février, l'ensemble des activités en Chine devrait reprendre normalement. A suivre.  

 
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