Coup de balai sur les légumes d'hiver : carottes, courges, panais, oignons, pommes de terre, tous bio, vendus à un prix défiant toute concurrence: un euro le kilo. Cela se passe les 19 et 20 février chez un maraicher de Geispolsheim près de Strasbourg. Face à la flambée des couts de l'énergie, faire tourner les frigos s'avère trop cher : il vaut mieux liquider les stocks
Tout doit disparaitre ! Les 19 et 20 Fevrier, deuxième opération en quinze jours de grande braderie à la Coccinelle d'Alsace, exploitation maraichère à Geispolsheim, près de Strasbourg. La première opération du genre avait attiré plus d'un millier de clients "On était en rupture sur certains produits, raconte Jacques Schaal, le responsable de l'exploitation, qui précise aussitôt que pour les deux prochaines journées, pas d'inquiétude. Il y en aura pour tout le monde"
Il faut dire que cette initiative est perçue comme un vrai bon plan. Des légumes bio à un euro le kilo, ce n'est certainement pas le prix auquel ils sont habituellement vendus sur les 14 marchés hebdomadaires où la Coccinelle d'Alsace propose ses produits.
Mais pour Jacques Schaal; il s'agit d'une initiative où tout le monde est gagnant : "c'est notre façon de lutter contre la vie chère, et de proposer de bons produits à moindre cout pour les consommateurs, dit-il. Mais pour nous, cela va nous permettre de désengorger les frigos et d'en éteindre certains, sans rien jeter". Stocker moins, pour faire baisser la facture énergétique qui a doublé. Et ce n'est sans doute pas fini estime Jacques Schaal.
A prix coûtant
La Coccinelle d'Alsace estime avoir trouvé le bon équilibre entre la satisfaction du client, et ses impératifs économiques. "Avec cette formule, on ne va rien gagner, mais on rembourse le travail qui a été fait en amont" précise Jacques Schaal.
Un travail essentiellement manuel, du fait de la qualification en bio. Pas de pesticide, ni d'intrants chimiques. Mais du binage, du désherbage à la main. "Ces légumes ne sont pas tombés du ciel, il y a une masse de travail très physique pour arriver à ce résultat. Une main d'œuvre payée selon les normes et les charges françaises, soit 60% des frais de l'exploitation"
Mais ces contraintes de production passent au second plan pour les consommateurs, qui commencent à se lasser des légumes d'hiver. " Il y a des gens qui me demandent déjà des courgettes ou des tomates" dit Jacques Schaal. Ils devront encore patienter quelques mois. Alors, en attendant, il faudra faire preuve d'imagination culinaire pour accommoder les courges ou les panais. En gratin, c'est excellent suggère la Coccinelle d'Alsace.