Pour l’intoxication qui a touché vingt-deux enfants et six adultes à l’école primaire de Kogenheim, jeudi 28 janvier, l’hypothèse du monoxyde de carbone n’est pas confirmée, malgré de nouveaux tests réalisés vendredi 29 janvier dans l'après-midi.
Pour l'instant, cette intoxication qui a touché vingt-deux élèves et six membres du corps enseignant de l'école maternelle et primaire René Cassin de Kogenheim reste un mystère. Pourtant, tous les moyens ont été mis en oeuvre pour en comprendre la cause. "Le bâtiment a été testé quatre fois en deux jours" rappelle le maire de la commune, Guillaume Forgiarini. Dernière batterie de tests, ce vendredi 19 janvier dans l'après-midi, en présence de pompiers, du médecin scolaire et de membres de l'ARS (Agence régionale de santé). Mais une fois de plus, aucun résultat probant. La chaudière du groupe scolaire, étudiée sous toutes les coutures, fonctionne tout à fait normalement, et n'émet pas le moindre gaz suspect.
Pourtant, lorsque jeudi 28 janvier vers 15 heures, Guillaume Forgiarini a été informé qu’une dizaine d’élèves de l’école se plaignait de maux de tête et de ventre, il a, en toute logique, suspecté une intoxication au monoxyde de carbone. Il a immédiatement alerté les pompiers, et fait évacuer les 148 personnes, enfants et membres du corps enseignant, présentes sur les lieux.
A leur arrivée, les pompiers de Benfeld et Sélestat "ont rapidement fait des tests" raconte le maire, qui tient à souligner la "très bonne organisation" des secours, dont le SMUR de Strasbourg. Dès l'évacuation, la plupart des enfants étaient rentrés à la maison, mais ceux qui ne se sentaient pas bien ont été rappelés. Après avoir été placés sous oxygène, vingt-deux élèves et six adultes ont été transférés vers les principaux hôpitaux de la région, Haguenau, Strasbourg, Sélestat, Colmar et Mulhouse.
Mais à l’hôpital, les tests n’ont pas pu clairement déterminer s’il y avait véritablement eu une intoxication au monoxyde de carbone. Rapidement, l'état des victimes n’a plus inspiré d’inquiétude, et elles ont pu retourner chez elles. "Tous ceux que j’ai eus au téléphone sont rentrés dès hier soir (jeudi 28 janvier)" confirme Guillaume Forgiarini.
Ce même soir, à l’école, les pompiers de Benfeld et Sélestat sont restés jusque vers minuit trente. Au plus fort de l’intervention, 41 pompiers et une vingtaine d’engins ont été mobilisés. Mais la cause réelle de l’intoxication n’a pas pu être établie. Car même si les symptômes dont souffraient les victimes s'apparentaient à ceux provoqués par le monoxyde de carbone, la configuration des lieux contredit en partie cette hypothèse.
En effet, l’école est constituée d’un nouveau bâtiment, et d’un ancien bâtiment réhabilité. Or, "les premiers cas se sont déclarés dans l’ancien bâtiment, et les autres dans le nouveau" précise le maire, Guillaume Forgiarini. Mais ce dernier "n’est pas équipé d’une chaudière, seulement d’une VMC double flux", et les deux bâtiments sont séparés, "et seulement reliés par des tuyaux d’eau chaude."
Rapidement, l'idée d’une intoxication alimentaire a également été écartée. Car "parmi les dix élèves principalement touchés, cinq ont mangé au périscolaire et cinq à la maison" précise le maire.
Ce vendredi 29 janvier en soirée, toutes les hypothèses restent donc toujours ouvertes : "peut-être un autre type de gaz, ou quelque chose tombé du ciel" suggère le maire qui aurait "préféré trouver immédiatement la source" plutôt que de rester avec cette incertitude depuis plus de 24 heures.
Officiellement, au vu des derniers tests, rien ne s'opposerait à la réouverture de l'école, puisque la seule certitude est que l'intoxication "n'est pas liée au bâtiment." Mais le maire veut attendre samedi 30 pour prendre sa décision, en concertation avec l'ARS (Agence régionale de santé) et l'Education nationale. Une condition préalable à la réouverture sera de pouvoir équiper toutes les classes de capteurs de CO2. Si cela est possible dès ce week-end, les enfants de Kogenheim pourront reprendre le chemin de l'école dès ce lundi, 1er février. Sinon, il leur faudra patienter jusqu'à mardi.