Il aura fallu plus de quatre ans de travaux et un investissement de 56 millions d'euros pour rénover les 1 400 chambres de la résidence universitaire Paul Appell. Une satisfaction, même si 10 000 étudiants restaient sans solution de logement pour cette rentrée 2023.
Camille Roser, 18 ans, fait partie des 1 334 chanceuses et chanceux à bénéficier d'une chambre universitaire dans l'un des six bâtiments rénovés de la résidence universitaire Paul Appell. Étagères et bureau de bois clair, petite salle de bains avec douche indépendante, les 10 m2 sont plutôt agréables à vivre.
"C'est petit, mais je me suis habituée très vite, ça me convient, je fais ma petite vie, je suis indépendante, avec mon chez-soi, qui a été rénové, apprécie la jeune étudiante en médecine. C'est plutôt joli, le cadre est calme et le restaurant est vraiment bon, il est juste en bas, c'est très pratique".
Dans les six bâtiments que compte l'ensemble s'ajoutent 68 studios, une colocation pour trois et onze logements pour les étudiants à mobilité réduite. Au total donc 1 415 logements entièrement rénovés, c'est 50 de plus que dans l'ancienne résidence.
56 millions d'euros investis
"C'est un chantier d'une très rare ampleur, se félicite la directrice du Centre national des oeuvres universitaires et scolaires (Cnous), qui a participé au financement des travaux à hauteur de 20 millions sur les 56 millions d'euros qu'a coûté le programme. Nous sommes engagés dans la réhabilitation de l'ensemble des 175 000 logements du Cnous en France, il en reste environ 5% à mener à bien."
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Celle de la cité universitaire Paul Appell, qui datait des années 1960, aura nécessité quatre ans et demi de travaux pour rénover les chambres, mais aussi "mettre le paquet sur les espaces de vie collective, souligne Sophie Roussel, directrice du Crous de Strasbourg. Nous sommes restés sur des surfaces de 10 m2, car on ne peut pas réduire le nombre de logements à Strasbourg, nous sommes en tension. Alors nous avons rénové les cuisines communes à chaque étage, participé à la création d'une salle de spectacles, d'une salle de sport... C'est important que les étudiants puissent avoir leur espace privé mais aussi des lieux de vie collectifs, pour rompre la solitude".
60% d'économies d'énergie
Le restaurant a lui aussi bénéficié d'une rénovation et le confort thermique a été amélioré dans tous les bâtiments. "Nous avions un contrat à 40% d'économies d'énergie, nous sommes plus près des 60%", se réjouit Sophie Roussel.
De quoi satisfaire également les étudiants. "C'est une bonne nouvelle, oui, salue le trésorier de l'Afges, l'association étudiante strasbourgeoise. Cette cité U était devenue insalubre. Les sanitaires en commun, ce n'était plus possible non plus, les étudiants se sentaient en insécurité. Les espaces communs sont un vrai plus, souvent ce type de services manquent... La salle de spectacle est déjà très demandée d'ailleurs, par le public comme par des groupes de musique étudiants. On apprécie."
Une nouvelle résidence en projet
Mais sans toutefois oublier l'essentiel : le marché du logement étudiant reste sous extrême tension dans la capitale alsacienne. "Le Crous dénombrait 10 000 étudiants sans solution de logement à la rentrée, sur les 60 000 que rassemble le campus à Strasbourg, rappelle le trésorier de l'association, Jehan Gounelle. Ce sont aussi les chiffres que nous avons, alors il faut continuer de construire, mieux encadrer aussi le parc privé, qui propose des loyers le plus souvent hors budget pour des étudiants."
Pour aller dans ce sens, le Crous a annoncé la construction d'une nouvelle résidence universitaire de 500 places, le permis vient d'être déposé en ce début d'automne 2023.
