Si certains veulent y lire des signes ésotériques, le phénomène de "super lune", ce moment où l'astre céleste nous paraît plus gros et plus lumineux, a une explication, et un nom, bien scientifiques : le "périgée syzygie" survient lorsque la lune, dans sa rotation, se rapproche de la terre.
L'année 2023 pourrait paraître, en matière de "super lune", extraordinaire, puisque le phénomène va pouvoir être observé pour la quatrième fois ce 29 septembre, après le 3 juillet, puis les 1e et 31 août. Mais d'emblée, l'expert scientifique du planétarium de Strasbourg que nous joignons pour nous informer sur cette étonnante série replace le sujet sur un plan purement scientifique. Et c'est tant mieux : c'est bien pour comprendre ce qui va se passer dans le ciel que nous avons fait appel à lui.
"La mécanique céleste est très complexe, avance Jean-Yves Marchal, médiateur scientifique du planétarium. Les astres, lune, soleil, terre, en fonction de leurs rotations propres, et en fonction des uns et des autres, offrent une grande variété de situations. Cette année, nous avons donc ce phénomène de "périgée syzygie", le nom scientifique de la "super lune" à quatre reprises, ce n'est pas forcément rare."
La première explication se place sur le plan éthimologique : le périgée, à l'opposé de l'apogée, est le point de l'orbite d'un astre le plus proche de la terre. Comprenez ici le moment où la lune, dans sa rotation autour de notre planète, se rapproche d'elle. Et paraît donc plus grosse. "Le cercle de rotation de la lune n'est pas totalement circulaire, explique Jean-Yves Marchal, mais légèrement elliptique. En moyenne, la lune se trouve à 384 000 km de la terre. Mais à certains moments, elle s'en éloigne un peu, à d'autres, elle s'en approche. Pour observer ce phénomène de "super lune", il faut la conjugaison de deux facteurs : une pleine lune, en situation de périgée."
La lune plus proche de la terre de quelque 20.000 kms
Et c'est donc ce qui va se produire ce 29 septembre : la lune sera pleine et elle va s'approcher à 358 000 kilomètres de nous au courant de la nuit. "A l'heure où elle sera la plus proche, la lune ne sera déjà plus complètement pleine mais cela ne se voit pas à l'oeil nu. Vous pourrez donc la voir plus grosse et plus lumineuse, car éclairée en pleine face par le soleil. Mais elle ne sera évidemment pas plus grosse, elle reste toujours quatre fois plus petite que la terre."
Et le scientifique de préciser : "Pour vraiment profiter du phénomène, c'est au lever ou au coucher de lune, quand elle est à l'horizon, qu'il faut être attentif.
Au lever de lune, les conditions atmosphériques sont optimales pour amplifier l'effet loupe. Les rayons solaires peuvent aussi lui donner une couleur particulière, parfois bleue, parfois plutôt rousse.
Jean-Yves Marchal, médiateur scientifique du planétarium de Strasbourg
Quand elle va se lever, vers 19h30 ce 29 septembre, la lune sera à environ 363 000 kilomètres, pas encore tout à fait à son périgée donc, mais visuellement, c'est à ce moment que l'effet sera le plus prenant."
Regards vers l'est
Et pour en profiter pleinement, Jean-Yves Marchal conseille un horizon dégagé, donc éventuellement sur les sommets, et un regard tourné vers l'est, là où la lune se lève.
Ce spectacle naturel, qui fait la joie des amateurs d'astronomie et des photographes, ne s'offrira plus au regard avant le mois d'août 2024. Et pour observer la lune d'encore plus près, sachez qu'elle s'approchera à 356 371 kms, un périgée particulièrement remarquable, le 1e janvier 2257 !