"Plus de sport, moins de sucre", un député dépose une proposition de loi pour une France en meilleure santé

Favoriser le sport pour les jeunes entre 3 et 30 ans, sans condition de ressources, est l'objet de la proposition de loi, déposée par le député Thierry Sother et son groupe à l'Assemblée nationale. Un investissement aujourd'hui pour un gain à long terme. La proposition de loi sera débattue le 12 décembre.

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Il existe un dispositif national pour inciter et aider les jeunes de 6 à 30 ans à pratiquer du sport. C'est le Pass' Sport, mais il est soumis aux conditions de revenus des parents pour les 6-18 ans et dépendant d'une bourse pour les 18-30 ans. Cela pourrait changer bientôt.

La proposition de loi du député alsacien Thierry Sother et de son groupe (socialiste), vise à étendre les droits du Pass'Sport à tous les jeunes enfants et adultes, entre 3 et 30 ans, et à les augmenter, quels que soient les revenus.

Si le député a initié cette proposition de loi, c'est parce que seulement un million de jeunes bénéficie du dispositif en place, alors qu'ils pourraient être six millions. Et c'est à l’âge où ils sont plus souvent sur leurs écrans et canapés, qu'en activité dans la nature ou des terrains de sport, qu'il faut les encourager à faire du sport.

Il faut profiter de la dynamique des Jeux olympiques

La mobilisation pour les jeux olympiques de l'été 2024 a été un moment historique dont il faut profiter estiment les défenseurs du sport pour le plus grand nombre. Mais leur déception est grande aujourd’hui car les promesses faites par le gouvernement n'ont pas été tenues : le budget sport a même été considérablement réduit.

L'idée de Thierry Sother est de donner aux plus jeunes, dès 3 ans, le goût pour la pratique sportive. Il ne faut pas que cet été de jeux soit "une parenthèse enchantée" que nous refermons. "On a besoin de construire un pays plus sportif et de donner plus d'accessibilité au sport."

Il propose que le Pass' Sport soit généralisé de 3 à 30 ans, augmenté de 50 à 75 euros, et qu'il soit possible de le cumuler avec des aides locales. Pour les actuels bénéficiaires, il souhaite doubler le montant qui serait de 150 euros.

Qui va financer la loi si elle est adoptée ?

"Je propose de financer le dispositif par la taxe soda (dénomination des taxes sur les boissons sucrées). En France, elle est trop basse et marginale en termes d'impact " souligne le député. "Nos voisins britanniques sont beaucoup plus agressifs. Ils ont utilisé cette taxe soda pour financer le sport scolaire."

Selon le texte du projet de proposition de loi, le coût du nouveau "Pass'Sport" serait donc financé par une taxe additionnelle à la contribution sur les boissons sucrées "reconnue comme inefficace aujourd'hui à cause de son trop grand nombre de paliers ne constituant aucune incitation pour les entreprises à réduire le taux de sucre dans leurs boissons. La création de cette taxe additionnelle, dont le rendement serait affecté au budget de l’État, permettrait d’arriver à un barème d'inspiration britannique, bien plus simple et incitatif."

Arrêter l'addiction aux sucres et aux écrans, en permettant aux citoyens de pratiquer plus d'activités physiques et en même temps de manger et boire mieux, grâce à la réduction des sucres dans leurs aliments, est un des objectifs de cette loi.

"On en espère aussi un effet incitatif pour les industriels" n'hésite pas à souligner Thierry Sother. "On voudrait que les industriels changent leurs recettes. En Angleterre, ils ont déjà diminué les sucres, pour que les consommateurs continuent à acheter leurs produits."

Selon lui, il est de "leur responsabilité en tant qu'élus d'inverser la spirale négative, car un jour on va le payer parce qu’il faudra soigner les gens malades du sucre et du manque d'activités physiques, si on ne prévoit pas les conséquences et si on n'investit pas au bon endroit."

Un outil de prévention majeur

Alexandre Feltz, médecin et adjoint à la maire de Strasbourg, soutient cette proposition de loi. Pour lui qui est engagé depuis de longues années dans les actions pour aider les personnes fragiles à faire de l'activité physique, c'est une très bonne initiative.

À ses yeux, le sport est une prévention primaire, indispensable et utile à long terme. "Sport pour tous" lancé à Strasbourg en 2012 connaît un succès réel, mais il est réservé aux personnes à l'état de santé fragile sur prescription médicale. (Affection de longues durées, obésité, hypertension, dépression, femmes enceintes etc.). 

Pour lui le financement national en faveur des activités sportives est insuffisant à ce jour. Ce sont les collectivités territoriales, les villes et les communautés de communes qui financent principalement ces démarches. Après les jeux, il y a eu des enveloppes financières, mais elles ne sont pas pérennes. Elles ont permis de lancer des aides, à Strasbourg par exemple, le sport pour les femmes enceintes, mais uniquement pendant le temps de leur grossesse. Pour continuer, c'est la ville qui a pris le relais.

Pour sa part le député Sother regrette que "chez nous, un enfant de huit ans ait déjà consommé plus de sucre que ses grands-parents et un enfant sur trois est en surpoids, sans parler de l'impact sur leur santé bucco-dentaire."

Déposée fin octobre, la proposition de loi " Plus de sport, moins de sucre" aboutira en séance à l'Assemblée nationale, le jeudi 12 décembre. Le député espère bien sûr que le texte, assez court, fera consensus dans tous les partis, sur cet enjeu de santé publique, afin que le sport ne soit plus seulement un hobby et un vecteur de valeurs mais aussi un vecteur de bonne santé physique et mentale dans le pays.

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