Pour aider les étudiants dans le besoin, d'autres étudiants se mobilisent. L'association COP1- Solidarité Etudiante, née à Paris en 2020, essaime en régions. Lundi 6 février, elle a organisé une première distribution alimentaire à Strasbourg. D'autres suivront, à un rythme hebdomadaire.
Ils étaient 200, ce lundi 6 février, venus retirer leur colis, constitué d'aliments frais et secs, de fruits et légumes, de boissons et de produits d'hygiène. 200 jeunes de moins de 26 ans, munis de leur carte d'étudiant ou leur certificat de scolarité, ainsi que d'un billet d'inscription préalable. Et ce sont des étudiants de leur âge qui les ont accueillis, et qui avaient tout préparé en amont.
"C'est important pour nous. Le but est aussi de créer un lien avec des étudiants qui traversent des moments difficiles" précise Martin Juglair, bénévole de l'association COP1. "Au moment de la distribution, le contact est plus facile avec des personnes du même âge, qui ont le même mode de vie."
Le jeune étudiant parisien est venu, avec une poignée de collègues, passer quelques semaines à Strasbourg, le temps d'y lancer une nouvelle antenne de l'association.
COP1, née durant le confinement
L'association Cop1 – Solidarité Etudiante a été créée à Paris au printemps 2020, au début de la crise sanitaire, première cause de l'explosion de la précarité étudiante. L'objectif : aider ces jeunes dans le besoin, afin qu'ils puissent mieux vivre leur scolarité. Autrement dit, les soutenir en leur distribuant de quoi se nourrir, mais aussi des vêtements, du matériel scolaire, des tampons et serviettes hygiéniques, etc.
Après la crise sanitaire, les effets de l'inflation ont commencé à se faire sentir, et la situation ne s'est pas améliorée, loin s'en faut. L'association a donc décidé de créer des antennes autonomes dans d'autres villes. Ce qui fut fait à Montpellier, Angers, Marseille ("depuis octobre") et Lille ("depuis une dizaine de jours").
"Mon but est de monter l'association à Strasbourg" explique Martin Juglair, "de trouver des bénévoles sur place." Pour organiser cette première distribution, la petite équipe parisienne "avait déjà réussi à recruter six bénévoles strasbourgeois." Et depuis, elle a "reçu une quinzaine de candidatures."
D'autres bénévoles recherchés à Strasbourg
"Les bénévoles n'ont pas de contraintes. C'est qui vient quand il peut" précise Martin Juglair. Pas de nombre d'heures de présence obligatoire, donc. "Mais il faut être organisés" car les tâches sont multiples.
La première, indispensable, est de rassembler les denrées nécessaires aux préparations des colis. "Les fruits et légumes sont achetés avec des dons." Les produits secs proviennent de la Banque alimentaire, de "collectes dans les supermarchés", de "bons donnés par des entreprises". Ou encore "de chaînes de distribution" qui offrent "des invendus, ou des produits dont la date de péremption approche." Les bénévoles collectent aussi des invendus frais, comme "les gâteaux des boulangeries" qu'ils distribuent le jour même.
Ensuite, il s'agit de gérer les inscriptions, car les bénéficiaires se signalent "5 à 7 jours en avance" sur un site dédié. Et de préparer les colis en conséquence. "L'association est structurée en pôles : récolte, distribution, logistique, gestion des stocks et recherche de partenaires" ajoute Martin Juglair, qui assume provisoirement le rôle de responsable d'antenne.
Quoique "complètement à part" du CROUS (le Centre régional des œuvres universitaires et scolaires), l'association COP1 travaille avec cet établissement public au service des étudiants "pour le relai d'informations et le passage de compétences." En effet, lors des distributions, un étudiant bénévole se tient à disposition des bénéficiaires qui ont "besoin d'aides précises, de soutien administratif, de discuter ou d'être réorientés". Et un tel rôle de conseil ne peut pas s'improviser.
Une distribution par semaine pour commencer
En un premier temps, l'objectif visé à Strasbourg est d'organiser une distribution hebdomadaire. La seconde devrait donc se dérouler lundi prochain, 13 février, à 18h30, à nouveau dans les locaux Les Compotes, 9 rue de Sélestat à Strasbourg.
"L'association pourrait tourner à 6 bénévoles" estime Martin Juglair. "Mais ça permettrait au maximum une récolte de denrées, et une distribution par semaine." Or, les membres de COP1 sont "conscients qu'il faudra faire plus, car il y a de la demande."
L'objectif consiste ainsi à constituer une équipe suffisamment étoffée pour permettre "plusieurs récoltes et plusieurs distributions par semaine", peut-être en d'autres lieux de la ville. Et pour que les activités puissent fonctionner même en période d'examens. Et Martin Juglair a bon espoir que "d'ici à un mois", il pourra tranquillement retourner à Paris, en laissant derrière lui une nouvelle antenne de COP1 capable de voler de ses propres ailes.