Présidentielle. Une expérimentation menée par le CNRS à Strasbourg pour trouver le mode de scrutin idéal

Comment en finir avec le vote utile ? C’est la question que se posent les économistes du CNRS qui se lancent dans une nouvelle expérimentation. A Strasbourg, ce dimanche 10 avril, d’autres modes de scrutin seront testés pour trouver celui qui conviendrait le mieux aux Français.

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Vote utile, vote blanc, abstention… Depuis des années, le vote est questionné par les citoyens mais cette fois-ci, les économistes ont eux aussi décidé de s'emparer du sujet. A Strasbourg, une expérience sur les modes de scrutin alternatif sera menée ce dimanche 10 avril 2022, lors de la présidentielle, par les scientifiques du Bureau d’économie théorique et appliquée, unité de recherche du CNRS. Les électeurs de deux bureaux de vote sont invités à y participer à la sortie des urnes.

L’expérience, réalisée dans le cadre du projet de recherche "Voter autrement" n'a pas valeur de sondage mais elle "pourra permettre de comparer avec le vote officiel" explique Herrade Igersheim, économiste au CNRS à Strasbourg. 

"Cela fait longtemps que les théoriciens du vote montrent qu'il y a des problèmes avec notre mode de scrutin actuel. On l'a vu, il y a énormément de vote utile, de vote stratégique, il faut que l'on puisse tester une autre façon d'exprimer ses différences de manière plus large" ajoute l'économiste. 

Le vote par note, par approbation et le jugement majoritaire

On le sait, le résultat d’une élection dépend du choix du mode du scrutin. Les chercheurs ont ainsi montré que les électeurs s’adaptent et votent en fonction de l’information demandée par un mode de scrutin. Ils ont donc décidé de changer l'information demandée pour éviter le vote utile, le vote blanc ou encore l'abstention.

Pour se faire, l’expérience porte sur trois modes de scrutin à un seul tour : le vote par approbation, le vote par note, ainsi que le jugement majoritaire. Voici à quoi cela ressemble.

  •  Le vote par note : il se déroule en un seul tour de scrutin. Un électeur évalue les candidats en accordant à chacun une note, selon une échelle prédéterminée (0,1,2,3,4). La même note peut être attribuée à différents candidats. Chaque candidat se voit donc attribuer des points par chaque électeur : le candidat ayant le plus grand nombre de points est élu. 

  • Le vote par approbation : il se déroule également en un seul tour de scrutin. Au lieu de noter tous les candidats, un électeur indique simplement ceux qu’il souhaite soutenir, ceux qu’il « approuve », il écarte alors les autres. Un électeur peut ainsi donner son soutien à un seul candidat, à plusieurs ou à aucun. Le candidat ayant réuni le plus grand nombre de soutiens est élu.

  • Le jugement majoritaire : l’électeur évalue les candidats en leur attribuant l’une des mentions proposées (Insuffisant ; Passable ; Assez bien ; Bien ; Très bien), l’électeur peut ainsi nuancer ses choix. A l’issue du vote, on calcule la “mention majoritaire” de chaque candidat, c’est‐à‐dire la mention médiane, telle qu’au moins 50 % des votants lui ont attribué cette mention ou une meilleure mention. Le candidat élu est celui qui obtient la meilleure “mention majoritaire”.  

Notre mode de scrutin actuel défavorise les petits candidats

Herrade Igersheim, économiste au CNRS

Grâce à cette expérimentation, les économistes vont donc pouvoir comparer avec le résultat officiel et noter s'il y a eu des adhésions ignorées par le scrutin actuel. Herrade Igersheim, qui travaille depuis plusieurs années sur la question, affirme que notre mode de scrutin défavorise les petits candidats.

Lors de ses précédentes expériences, l'économiste a pu noter qu'avec "les nouveaux modes de scrutin proposés, les petits candidats explosent et au contraire les candidats les plus clivants, comme les candidats d'extrême droite sont défavorisés".

Dans un premier temps, les économistes chercheront à voir si les votants ont bien compris les nouveaux modes de scrutin proposés et s'ils en sont satisfaits. Si tel est le cas, ces scrutins pourraient être envisagés à l'avenir.

Alors qui peut participer à l'expérimentation ? Seuls les électeurs inscrits aux bureaux de vote 110 et 113 de la Salle de la Bourse/Maison des Syndicats à Strasbourg et ayant voté officiellement au préalable pourront tester ces nouveaux modes de scrutin.

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