Lundi 3 mai 2021, le président LR de la région Grand Est, Jean Rottner, a officialisé sa candidature aux prochaines élections régionales. Il brigue un second mandat à la tête de la région dont il détient les rênes depuis 2017.
Le voilà sur les rangs à sa propre succession. Information confirmée par sa garde rapprochée, Jean Rottner a officialisé, ce lundi 3 mai, sa candidature à la tête de la région Grand Est en vue des prochaines élections régionales.
Une annonce, sans grande surprise, qui intervient juste après celle de Brigitte Klinkert, candidate sous la houlette de la majorité présidentielle.
"C’est une candidature naturelle. C’est un président qui a été au travail, qui a une certaine popularité. Il n’y avait pas de raison pour ne pas y aller", analyse le politologue Philippe Breton.
Avant même l’annonce officielle, les potentiels futurs membres de la liste républicaine, affichent leur satisfaction, à commencer par le président des Républicains du Bas-Rhin et maire de Molsheim, Laurent Furst, contacté par France 3 Alsace.
"Ce n’est évidemment pas une surprise, mais je suis très heureux qu’il y aille", a réagi ce dernier. "Si j’analyse compétence par compétence, moi je suis très satisfait du travail qui a été porté jusque-là par la région".
Jean Rottner a pris les rênes du Grand Est à l’automne 2017, succédant à Philippe Richert, démissionnaire. Médecin-urgentiste de profession, à 54 ans, l’ancien maire de Mulhouse brigue un second mandat dans un contexte sanitaire qui lui a permis d’assoir une notoriété certaine. Particulièrement courtisé par les médias face à un territoire soumis à rude épreuve, "il n’apparaît plus comme purement politique, ce qui le distingue en particulier en Alsace et dans les Vosges. On retient son positionnement personnel dans la crise du Covid", indique Philippe Breton.
Une aura médiatique nouvelle et un bilan jugé, ici et là, "solide", qui pourrait favoriser la prime au sortant. Pour l'heure Jean Rottner jouit d'un large soutien auprès des élus locaux. Ainsi, 1.000 maires du Grand Est (sur 5.121 communes au 1er janvier 2019) ont signé une tribune de soutien au candidat LR.
"Ce qui m’intéresse c’est que nous ayons un président efficace dans cette période de turbulence. Il y a des points à améliorer dans le bilan, mais ce qui est certain, c’est que sur la gestion, l’ambition, la modernisation des infrastructures et des outils, on est de loin en avance sur les autres", avance à son tour Raphaël Schellenberger, secrétaire départemental des Républicains du Haut-Rhin et membre de la commission nationale d’investiture du parti.
Une investiture soutenue sous conditions de la part des instances nationales du parti Les Républicains, qui prônent, après une phase de découverte de la grande région, "une phase plus visible et plus active de la prise en compte de ses différents territoires", avance Raphaël Schellenberger.
Autrement dit, après avoir fait le grand écart, Jean Rottner doit plus que jamais rassembler dans une élection dont l’inconnue principale "reste le positionnement du Rassemblement National qui réalise pour le moment un parcours sans faute sur le plan politique", analyse de son côté Philippe Breton.
Selon une récente étude de Harris interactive, le RN, avec Laurent Jacobelli en tête de liste, se hisse au premier rang avec 28 % des intentions de vote au 1er tour. Il devance Jean Rottner (LR), (24 %) et Brigitte Klinkert (LREM), qui arrive troisième avec 18 % des intentions de vote.