REPLAY - "La folie des hauteurs" trois raisons de regarder le documentaire sur l'alpinisme de Jean-François Zurawik

C'est une forme de folie qui pique quelques hommes et femmes. Le documentaire "La folie des hauteurs" de Jean-François Zurawik, qui vient de disparaître, vise à nous donner des clés sur les raisons qui les poussent à vouloir toujours grimper plus haut. Voici trois bonnes raisons de le regarder.

Quelles sont les raisons qui poussent des hommes et des femmes ordinaires à vouloir atteindre les sommets les plus hauts de la planète ? A travers les portraits de quelques alpinistes, le réalisateur Jean-François Zurawik, qui vient de nous quitter cette semaine, remet l'humanité au cœur de leurs exploits. 

1. Parce que la première étape, c'est rêver

C'est là peut-être leur point commun à ces hommes et ces femmes qui ont gravi les sommets les plus hauts du globe : leur envie de transformer leur rêve d'enfant en une réalité. C'est au cœur du massif des Vosges, près du mur de la Martinswand que Bernard Muller, alpiniste strasbourgeois de haut niveau, se confie : "C'est ici que j'ai vécu mes premiers rêves et mes premières ambitions de grimpeur ; c'est ici que j'ai rêvé de devenir alpiniste et guide." Sa passion, il l'a découverte après avoir lu Les conquérants de l'inutile de Lionel Terray (Gallimard) et avoir vu le film Les étoiles de midi de Marcel Ichac et Jacques Ertaud. "Au départ, j'avais l'impression que c'était inabordable, et c'est ce qui a fait que je suis parti là-dedans". Rêver d'atteindre l'inatteignable, rêver de se surpasser, rêver tout court. Il poursuit : "Le rêve c'est la première étape du long chemin. Il faut commencer par rêver pour réussir." Et ce n'est pas Christine Janin, première femme française à gravir l'Everest, ni Ned Bouadjar, veilleur de nuit au Crous, qui l'a conquis aussi, qui le contrediront. Tous les témoins de ce documentaire l'expriment à leur manière, leur envie, leur désir de sommets vient de la part de rêve qu'ils dégagent.
 

2. Parce que la seconde étape, c'est le chemin

Bien sûr, l'objectif est toujours même : se surpasser et atteindre ce que les autres n'atteignent pas. Pourtant, Bernard Muller n'en fait pas une obsession. Après avoir gravi en groupe d'abord, puis en solitaire, un certain nombre de sommets, il comprend que ce qu'il aime, c'est accompagner l'autre sur le chemin des hautes altitudes. "On ne garde pas la montagne pour soi." Et quand il ne la sent pas, il préfère renoncer : "Je me suis abstenu quand les conditions n'étaient pas réunies" car il le dit simplement "la nature reste la plus forte".

On ne garde pas la montagne pour soi.

Bernard Muller, alpiniste et guide de haute montagne

D'ailleurs, ils l'expliquent tous, le temps de préparation, le financement, les entrainements font partie de l'aventure. Toutes ces étapes contribuent à donner vie, à donner forme à leur projet. Avant de se retrouver au pied de leur sommet.

 


3. Pour respirer et vivre au rythme de leurs exploits

On les entend respirer, dans les nombreuses séquences où on les voit, les uns et les autres, à la conquête de l'Anapurna, du K2, du Shisapangma du Manaslu ou de l'Everest. On respire avec eux quand, enfin, ils y sont parvenu. On prend grâce à eux une grande bouffée d'oxygène, alors que paradoxalement, ils évoluent dans un espace qui en manque. Le réalisateur laisse vivre les séquences d'archives ou actuelles. On est là, avec eux dans leurs efforts et dans leurs bonheurs. On profite de leurs exploits. On s'enorgueillit avec Pierre Mazeaud de la réussite de la première équipée française à avoir atteint le sommet de l'Everest en 1978.

On met ses pas dans les pas de celui qui nous précède, comme Christine Janin, on règle son pas sur le sien jusqu'à ne plus avoir conscience que l'on marche, pour atteindre un état presque méditatif. On est submergé, comme le cinéaste François Damilano qui a suivi les traces de Sophie Lavaud, dans sa conquête des 14 sommets les plus hauts du monde. Alors qu'il s'apprête à franchir les derniers mètres qui le séparent du sommet de l'Everest, il raconte: "Je m'arrête pour prendre un joli plan du lever de soleil sur le toit du monde. Je filme le petit groupe qui m'accompagne et qui passe devant moi. Je suis submergé, en phase avec moi-même, je suis au bon endroit.". Enfin on partage l'émotion toute rentrée de Guy Chardigny, que Bernard Muller a mené aussi sur l'Everest : "C'est une limite humaine, il n'y a rien de plus haut; c'était dur, c'était beau" finit-il par prononcer dans un souffle tant sa voix se casse.
 

 

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