Contre toute attente, les résultats de la concertation lancée par la ville début 2018 donnent un avantage, très court, à ceux qui souhaitent le maintien à 4 jours et demi d'école par semaine. Soit le maintien des cours le mercredi matin. Au grand dam des syndicats d'enseignants.
48% contre 47%. L'écart est infime mais c'est bien la semaine de 4 jours et demi qui l'a emporté. "Nous avons recompté plusieurs fois pour être sûrs", sourit Françoise Buffet, adjointe en charge de l'éducation à la ville de Strasbourg. "Le résultat de cette consultation à laquelle 8 500 personnes, soit 1/3 des parents, ont répondu est pour le moins inattendu", ajoute-t-elle, obligeant la ville à prendre une décision atypique. Les écoles strasbourgeoises ouvriront cinq matinées par semaine de 8h30 à midi et trois après-midi de 14 heures à 16 heures libérant ainsi une après-midi pour la mise en place d'activités culturelles et sportives. Et pour que le compte des 864 heures d'enseignement annuel y soit bien, les vacances d'été ont été raccourcies d'une semaine en août, toujours selon le choix des parents.Au coeur des préoccupations
"Le matin, c'est le temps d'apprentissage le plus intéressant pour l'enfant selon les études scientifiques", rappelle Roland Ries, le maire de Strasbourg. Et le premier édile de se féliciter du taux de participation à cette concertation. "Nous avons reçu pas moins de 2 500 commentaires! Cette question est au coeur des préoccupations des Strasbourgeois et nous allons rapidement lancé un marché pour mettre en place les activités dès la rentrée 2019."1,2 millions d'euros
La ville de Strasbourg dispose d'ailleurs d'une enveloppe gouvernementale de 1,2 millions d'euros. Les activités seront donc gratuites mais non obligatoires. "Le fait de les mettre de 14 heures à 16 heures incitera peut-être davantage de parents à inscrire leurs enfants, souligne Françoise Buffet, parce que si le taux d'inscription est pour l'instant satisfaisant, 70%, il masque la réalité du terrain : 90 % des parents du centre-ville inscrivent leur enfant contre 50 à 60 % des parents dans les zones périphériques."Appel à la grève
Cette nouvelle organisation ne sera cependant effective que si les conseils d'école, 112 en tout, qui se réuniront exceptionnellement début janvier pour débattre de cette question, acceptent de voter pour l'idée de dégager une après-midi. Sinon, ce sera le statu quo, la formule actuelle qui perdurera. En fonction du vote des conseils d'école, c'est enfin le directeur d'académie qui tranchera. Et tout n'est pas joué. En effet, les syndicats d'enseignants risquent de monter au créneau. La concertation a démontré que si les parents préfèrent la semaine de 4 jours et demi, les enseignants, eux, étaient à 65 % pour un retour à celle de quatre jours. François Schill, du SNUipp-FSU 67 ne décolère pas. "C'est l'incompréhension totale. Déjà, on aurait aimé être avertis de cette proposition. Et puis, on espérait un retour à la coupure du mercredi qui permettait à tous de souffler au milieu de la semaine. L'intersyndicale va se réunir dans les prochains jours. Il est possible qu'on lance un appel à la grève".Voilà la mairie avertie. Les villes de Mulhouse et de Colmar, elles, sont déjà repassé à la semaine de 4 jours.