Selon le Secours catholique : la précarité progresse parmi les migrants en Alsace

Une personne sur deux accueillie pas Caritas Alsace est d’origine étrangère et un quart d’entre-elles sont déboutées du droit d'asile ou sans papier. L'association dénonce le durcissement de la politique d'accueil et la grande précarité de ceux qui n'ont pas le droit de travailler. 

Un rapport a été publié ce jeudi 7 novembre 2019 par le Secours catholique Caritas France sur l' "état de la pauvreté en France" d'après des statistiques qu'ils ont établi*. La proportion de migrants parmi les personnes qu'ils accueillent augmente de 3% par an depuis 2016 et atteint près de 50% en 2019. Tout comme en Alsace, une porte d’entrée pour l’immigration, où 60% des étrangers qui fréquentent Caritas n'ont pas le droit de travailler car ils n'ont pas, ou attendent un statut légal stable. Ils survivent sans ressources.


Albino Fernandes, délégué de Caritas Alsace réseau Secours catholique est responsable de 80 équipes réparties sur tout l'Alsace et qui offre hospitalité, écoute, soutien et réponse à la demande alimentaire de 40.000 personnes par an. Cet homme du terrain constate : "La précarité, on sait quand ça commence mais jamais quand ça se termine. De nos jours on ne voit pas tout ce que les étrangers on apporté à notre pays en matière de richesse humaine."

Il s'inquiète : "Ils viennent pour travailler et finalement, ils ne font rien et survivent la peur au ventre qu'on ne les arrête et qu'on les renvoie. En plus, tout le monde leurs en veut. On en trouve même dans de petites villes comme Ferrette ou Guebwiller."

Albino Fernandes observe que près du quart des étrangers accueillis par Caritas Alsace sont originaires des Balkans et particulièrement d'Albanie, du Kosovo et de Serbie. Il souvient, il y a quelques mois : "Une famille avec trois enfants, entre quatre et quinze ans, a été victime d'une dénonciation anonyme à Mulhouse. Le père a été arrêté et libéré deux jours après. Maintenant la famille ne peut que vivre cachée en attendant au mieux que les enfants aillent régulièrement à l'école pendant au moins trois ans, afin d'obtenir le droit de rester en France."
 


Au moment où le gouvernement veut instaurer des quotas d'immigration économique - Il s'agirait de définir, chaque année, un nombre maximum de personnes autorisées à venir de l'étranger pour travailler en France, dans des secteurs manquant de main-d'œuvre - et où l'idée d'une suppression de l'aide médicale de l'Etat (AME) aux sans-papiers a été évoquée, Albino Fernandes regrette : "On ne parle que du négatif. Les gens ont peur des étrangers. On ne voit pas ce qu'ils nous apportent, de la richesse humaine".

Des associations aide à héberger des migrants en Alsace : 100 pour 1 hébergement à Mulhouse, D’ici et D’ailleurs à Guebwiller, APPUIS à Colmar...
 

* Les quelques éléments de conjoncture et de présentation sont principalement issus de publications des directions régionales de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) réalisées en partenariat avec les autres acteurs des statistiques publiques.
  

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