La ville de Strasbourg a annoncé qu'elle allait élargir aux patients porteurs du virus du sida son dispositif de "sport sur ordonnance", afin que ces malades puissent pratiquer gratuitement une activité sportive et ainsi mieux lutter contre certaines complications métaboliques ou cardiovasculaires.
Cette mesure, qui entrera en vigueur jeudi 1er décembre, lors de la journée mondiale contre le sida, concernera potentiellement un millier de personnes séropositives domiciliées à Strasbourg, a précisé lors d'un point presse le Dr Alexandre Feltz, adjoint au maire en charge de la santé. Les patients qui se verront prescrire des séances par leur médecin pourront s'inscrire gratuitement à des activités sportives - marche nordique, aquagym, vélo, natation... - encadrées par des animateurs de la Ville de Strasbourg ou d'associations.
La participation est gratuite la première année, puis facturée de 20 à 100 euros par an les années suivantes, en fonction des revenus. "Il y a une précarité très importante chez les personnes séropositives", a relevé l'adjoint au maire. "Faire du sport, c'est important pour l'image de soi. Ca fait du bien au moral", a observé de son côté le Dr Marialuisa Partisani, présidente de la Corevih Alsace (coordination régionale de lutte contre le VIH).
Le VIH est devenu une maladie chronique dont le traitement peut entraîner des complications métaboliques et des maladies cardiovasculaires. C'est pourquoi la pratique sportive est particulièrement indiquée pour les patients concernés, ont expliqué les deux médecins. Les bénéficiaires pourront rejoindre des groupes de "patients sportifs" traités pour d'autres pathologies - obésité, diabète non insulinodépendant, hypertension, ou même certains cancers en rémission - et seront bien sûr libres de révéler, ou
non, leur pathologie au reste du groupe, selon le Dr Felz. Dans tous les cas, l'activité sportive "sera un facteur majeur d'intégration sociale", a-t-il assuré.
Depuis quatre ans, quelque 1.500 personnes, dont 70% de femmes, ont bénéficié du dispositif de "sport santé sur ordonnance" mis en place par la municipalité, avec notamment l'Agence régionale de santé et le régime local d'assurance-maladie.
Parmi ces bénéficiaires, 900 sont toujours actifs aujourd'hui. Une quinzaine d'autres villes en France ont mis en place un dispositif similaire à celui de Strasbourg. D'autres vont se lancer en 2017, comme Nice. D'autres y réfléchissent, comme Carcassonne et Angers, a précisé à e service de presse de la mairie de Strasbourg. La loi Santé, votée fin 2015, prévoit également d'étendre ce dispositif à l'ensemble du territoire. Mais cette réforme n'est toujours pas en vigueur, faute de décret d'application.