Strasbourg : les chercheurs Jacky Goetz et Thomas Baumert récompensés par l'Académie des sciences

Depuis ce mardi 24 novembre, on connaît les lauréates et lauréats des prix délivrés par l'Académie des sciences de Paris (Île-de-France). Y figurent les chercheurs Jacky Goetz et Thomas Baumert, qui travaillent à Strasbourg (Bas-Rhin). 

L'Académie des sciences, à Paris, vient de révéler le cru 2020 de ses lauréates et lauréats. Sur la liste des prix tant attendue, on retrouve deux chercheurs officiant à Strasbourg (Bas-Rhin) : Jacky Goetz et Thomas Baumert

Le premier a fait ses études de biologie à l'université de Strasbourg (Unistra), avant d'aller officier au Canada, précisément à Montréal (Québec) et à Vancouver (Colombie-Britannique). Son doctorat lui est doublement octroyé par la France et le Canada, en 2007. Il gagne ensuite Madrid, capitale espagnole, puis fait son retour à Strasbourg. Il est féru "de la culture alsacienne", précise sa biographie officielle. Et de sushis, un peu moins alsaciens.
 

Tumeurs et circulation sanguine

Dans tout son parcours, le point d'orgue de ses recherches concerne les tumeurs : cela représente près de dix ans d'expertise. Ce qui lui vaut d'ailleurs, en octobre 2020, de recevoir avec son équipe le prix du Ruban rose; grâce à leurs observations sur des poissons cancéreux. Depuis 2013, elle travaille au sein de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), à l'Unistra.

Joint par France 3 Alsace, Jacky Goetz, travaillant confiné dans ses montagnes vosgiennes de Haegen (Bas-Rhin), voit là une consécration. "Je suis fier et honoré. C'est une activité très intense qui est ici récompensée : on travaille tous les jours. C'est le grand-prix de cancérologie de la fondation Simone et Cino Del Duca, qui salue la carrière d'un chercheur de moins de 45 ans [il en a 41; ndlr]. Avec mon équipe, on travaille sur les mécanismes cellulaires à l'origine des métastases. On a remarqué que des vésicules microscopiques précédaient l'installation de ces métastases." 
 
Ce prix est abondé d'une dotation de 15.000 euros. La prochaine tâche majeure de l'équipe de Jacky Goetz sera de sonder la rigidité de l'enveloppe des cellules tumorales, et en quoi celle-ci influe sur leur implantation pour donner les fameuses métastases. Il fournit quelques explications dans la vidéo ci-dessous.
 
 

Hépatite et cancer du foie 

Quant à Thomas Baumert, il a étudié en Allemagne, à l'université de Heidelberg (Bade-Wurtemberg, pas bien loin de l'Alsace). Sa thèse, sur le cancer, est conduite sous la direction d'un prix Nobel : Harald zur Hausen. Après son doctorat, on le retrouve aux États-Unis, plus précisément à la Harvard Medical School de Boston (Massachusetts) et à l'Institut national de la santé de Bethesda (Maryland).

Sa route le conduit ensuite à l'hôpital universitaire de Fribourg (Bade-Wurtemberg également), où il travaille sur l'hépatite, et incidemment sur le cancer du foie. En 2006, il rejoint l'Unistra, au sein d'une unité de l'Inserm travaillant sur les interactions du virus des hépatites avec leur hôte. Jusqu'à recevoir le prix Mémain-Pelletier, doté de 3.000 euros. "Cet argent contribuera à la recherche que nous menons avec le Nouvel hôpital civil de Strasbourg et ses patients, ainsi que l'industrie pharmaceutique pour produire un médicament. Je suis très heureux de travailler ici : il y a une vraie interdépendance."
 

Le cancer du foie tue 800.000 personnes par an dans le monde, et c'est le deuxième cancer le plus mortel.

Professeur Thomas Baumert


Il juge important de médiatiser ce cancer. "Leur nombre augmente fortement, à cause notamment des maladies métaboliques, de l'obésité et de l'alcool... Il tue 800.000 personnes par an dans le monde, et c'est le deuxième cancer le plus mortel. Deux millions de personnes en France sont à risque. Et les traitements ne sont pas très efficaces, surtout si la détection est trop tardive. On a trouvé un lien avec le virus de l'hépatite B et C : avoir été atteint de l'hépatite prédispose au cancer du foie, même si on avait guéri. On travaille donc sur les risques, mais aussi sur les traitements."

"Je suis très très fier, c'est une marque de reconnaissance pour mon équipe, mes collègues, mes collaborateurs... qui sont une cinquantaine. C'est fantastique. Maintenant, on va devoir redoubler d'efforts, avec en vue la translation de nos recherches vers les patients, qu'ils en bénéficient. C'est très important." Ce prix est loin d'être son premier. Le scientifique est récipiendaire du prix Galien pour ses travaux sur le virus de l'hépatite. 
 
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