Réputée pour être une ville où l'on fait beaucoup de vélo, Strasbourg vient de passer en tête des grandes agglomérations françaises où circulent le moins de voitures particulières. On vous explique pourquoi.
Chaque fin d'année, les chiffres du nombre de véhicules en circulation en France sont publiés par le SDES (service de données et études statistiques du Ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires). On y découvre que l'Eurométropole de Strasbourg se distingue par une baisse importante du nombre de voitures particulières en circulation : 246 056 voitures au 1er janvier 2022 contre 239 080 au 1er janvier 2023, soit une diminution de 2,83 % en un an.
Comparée à la métropole de Montpellier par exemple (507 000 habitants) et celle de Toulon (450 000), Strasbourg avec ses 515 000 citoyens est la ville où la baisse est la plus importante en France.
Florian Kohler, chargé de mission à l'agence du Climat de l'EMS a analysé ces chiffres et avance plusieurs raisons à cette évolution. "Si le nombre de voitures particulières immatriculées a baissé de manière remarquable au courant de la dernière année" explique l'analyste "c'est notamment grâce aux incitations de l'Eurométropole de Strasbourg et de l'Etat à changer de véhicule. La ZFE (zone à faible émission) a sans doute aussi accéléré la décision des foyers à abandonner un deuxième véhicule, qui n'était plus, ou ne serait bientôt plus, aux normes de circulation."
En effet, à Strasbourg, ne peuvent circuler depuis le 1er janvier 2024, que les véhicules arborant une vignette allant de Crit'Air 0 (pour les véhicules électriques) à Crit'Air 4. C'est un certificat de qualité de l'air qui classe les véhicules en fonction de leurs émissions polluantes en particules fines et oxydes d'azote.
Les incitations pour l'acquisition d'une voiture électrique ou à essence en Crit'Air 1 sont cumulables. Ainsi l'aide à la conversion de l'EMS et la prime à la conversion de l'Etat peuvent atteindre ensemble des milliers d'euros. Un coup de pouce qui aide les citoyens à franchir le cap.
Autre levier pour réduire le nombre de voitures en circulation à Strasbourg : l'aide pour financer les abonnements aux transports en commun ou l'achat de vélos électriques. Ces dernières années, de plus en plus de Strasbourgeois ont opté pour les modes de transports collectifs et doux.
Un esprit vélo plane sur la ville
L’esprit citoyen, l'esprit vélo ou esprit "écolo" serait également un aspect non négligeable pour expliquer la baisse du nombre de voitures à Strasbourg et dans les 36 communes qui constituent l'Eurométropole.
Dans la capitale alsacienne, on voit effectivement de plus en plus de parents transporter leurs enfants en bas âge en vélo-cargo. Un mode de locomotion également utilisé par certaines entreprises pour le transport de courses, pour des livraisons et même l'enlèvement de déchets.
"Strasbourg est une ville où il est possible de vivre sans voiture" précise Florian Kohler de l'agence du climat. "Le réseau train, tram et bus propose de bonnes connexions, ce qui permet de sortir et s'éloigner de l'EMS sans difficulté. On constate que même les touristes circulent à vélo chez nous et que certains citoyens emmènent leurs invités en balade à bicyclette."
"Strasbourg est une ville où il est possible de vivre sans voiture"
Florian Kohler, chargé de mission à l'agence du Climat de l'EMS
En comparant les parcs automobile des métropoles françaises, on constate que les métropoles quasi équivalentes en nombre d'habitants n'évoluent pas au même rythme.
Un bémol existe tout de même. Si l'on constate une baisse du nombre de voitures dans l'EMS, on y déplore toujours plus d'accidents impliquant des deux roues. Plusieurs associations tirent même la sonnette d'alarme pour signaler une série d'accidents spectaculaires survenus sur des itinéraires officiellement sécurisés.
Quelles en sont les raisons ? Démultiplication des deux roues électriques (et donc rapides) sur les pistes cyclables ? Irrespect ou méconnaissance du code de la route ? En attendant de réussir à mieux sécuriser les déplacements des conducteurs de deux-roues, on peut déjà noter la dimi,nution du nombre de véhicules, tendance qui va continuer.
Au 1er janvier 2025, 47362 voitures supplémentaires vont être interdites dans l'EMS de Strasbourg, de quoi faire chuter encore le nombre véhicules circulant dans la capitale alsacienne.