Strasbourg : les quartiers font leur cinéma à l'Odyssée avec un festival de court-métrages dont ils sont les héros

Le premier festival des quartiers de l'Odyssée à Strasbourg ouvre ses portes ce lundi 6 septembre. 11 court-métrages en compétition, tous réalisés par les habitants des différents quartiers de la capitale alsacienne, en partenariat avec les centres socio-culturels.

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Le festival des quartiers de l'Odyssée à Strasbourg se tient du 6 au 11 septembre. 11 court-métrages en compétition avec en ouverture dans la magnifique salle du cinéma à 19h30 ce lundi,  "des fleurs pour demain".  Un film co-réalisé par cinq femmes du quartier du Neuhof et dans lequel elles jouent leur propre rôle. "Pas de stress, non, nous explique dans un sourire radieux Ilknur, l'une des participantes. Le stress, on l'a eu lors du premier visionnage du film, là on ressent surtout de l'excitation. Evidemment qu'on sera toutes là pour l'ouverture!"

L'histoire commence sur une idée de Faruk Gunaltay, le directeur de l'Odyssée. "On s'est rendu compte, explique-t-il, que c'est la population des quartiers qui a le plus souffert des confinements, une population déjà victime de préjugés hostiles. Or nous sommes convaincus qu'il y a dans ces quartiers une créativité formidable, une solidarité et une confiance incroyables!". Faruk Gunaltay décide alors de contacter les centres socio-culturels de la ville et de leur proposer de réaliser des court-métrages pour un festival.

Ni une ni deux, neuf d'entre eux répondent à l'appel dont le CSC du Neuhof qui présente pas moins de quatre films dans ce festival. C'est Malika Baki, éducatrice au centre qui est missionnée pour trouver les bonnes volontés. Aysel, mère de famille et habitante du quartier depuis plus de 40 ans, n'a pas été difficile à convaincre. "Je suis toujours partante pour de nouvelles aventures, assure-t-elle de sa voix douce. Et puis avec Malika, on y va les yeux fermés".

 

Un vrai réalisateur pour ce court, Nabil Senhaji

Ilknur, arrivée au Neuhof depuis Paris en 2010, confirme. "C'est farfelu comme idée, et ça tombe bien parce que je suis un peu fofolle!". Quant à Fatim Zahra, elle a candidaté. "En général, je dis toujours non aux activités proposées, pas le temps. Mais là, je ne sais pas pourquoi, dès que j'ai vu passer l'info, j'ai postulé!" Un beau défi pour cette sportive de haut niveau, plus habituée aux courses à pied qu'aux caméras.

"Des fleurs pour demain", c'est un peu leur histoire en fiction puisque chacune joue son propre rôle. Fatim Zahra y campe justement une joggeuse, Ilknur, une sophrologue, ce qu'elle est dans la vraie vie et Aysel, une transmetteuse. "C'est ce que je suis en réalité, j'adore transmettre aux gens, à mes amis, ma famille". Le tour de force de Malika c'est d'avoir réussi à embarquer un vrai réalisateur dans l'aventure, Nabil Senhaji. Lyonnais, il a débarqué au Neuhof et filmé ces femmes deux jours durant, au printemps.

"C'était en plein ramadan, mais on n'a même pas cassé le jeûne durant ces deux jours. Et à la fin, avec la fatigue, on piquait des fous rires incroyables!" racontent-t-elles, des étoiles dans les yeux. "Nabil a su sublimer le quartier, a su mettre en valeur ses habitants, seul un artiste peut faire ça", concluent-elles en s'enfonçant dans la forêt du Neuhof. Parce que depuis le tournage, elles qui ne se connaissaient pas, sont devenues amies et se promènent ensemble chaque dimanche.

Quatre des cinq habitantes du Neuhof qui ont co-réalisé "des fleurs pour demain", en compétition pour le festival des quartiers © Anne-Laure Marie / France Télévisions

 

Un jury prestigieux

Une bouffée d'oxygène avant l'ouverture du festival demain. Les court-métrages seront en effet évalués par un jury prestigieux avec notamment Bertrand Bonello, cinéaste, qui en sera le président, Gilles Jacob, légendaire figure du festival de Cannes, Timon Koulmasis, réalisateur et représentant de la Grèce à Eurimages et Myriam Tonelotto, réalisatrice-documentariste. "Il n'y aura pas de perdant, tout le monde repartira avec quelque chose, précise Faruk Gunaltay, même si bien sûr il y aura un premier prix du jury avec 1.500 euros à la clé pour le centre socio-culturel gagnant."

Le directeur du festival qui a déjà visionné l'intégralité des films en compétition. "Je ne suis pas surpris par ce que j'ai vu. C'est simplement la confirmation des certitudes que j'avais concernant la créativité de ces quartiers, cela prouve la force de l'imaginaire, certains sont même très originaux", se réjouit-il. Quant à nos femmes actrices et réalisatrices, elles sont déjà sur un autre projet. "Du théâtre", lâchent-elles dans un souffle, mais nous n'en saurons pas plus pour l'instant. On a juste hâte de continuer à suivre leurs aventures.

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