C'était un accident de voiture, dû à un homme éméché sorti de boîte de nuit. La nuit du 2 mars, la stèle de l'ancienne synagogue avait été renversée de son socle. L'acte avait immédiatement provoqué un grand émoi, les élus parlant de "profanation" et de "nouvel acte antisémite".
La nuit du 2 mars, à Strasbourg, cette stèle de granit de 1,6 tonne, qui rappelle qu'à cet endroit s'élevait l'ancienne synagogue incendiée par les nazis, avait été déplacée de son socle. Dans l'actuel contexte d'actes antisémites à répétition, et moins de deux semaines après la profanation du cimetière de Quatzenheim (Bas-Rhin), survenue la nuit du 18 au 19 février, l'affaire avait provoqué un grand émoi, et été reprise par de nombreux médias. Le maire de Strasbourg, Roland Ries avait immédiatement réagi, estimant qu'il s'agissait "à l'évidence d'un nouvel acte antisémite".
Une émotion heureusement trop hâtive. L'enquête menée par la cellule criminelle de sûreté départementale du Bas-Rhin a permis de déterminer qu'il ne s'agit absolument pas d'un acte antisémite. Grâce aux images de vidéosurveillance et à plusieurs témoignages, il a été possible de reconstituer les faits. L'acte de dégradation est un simple accident de voiture, dû à un Strasbourgeois de 31 ans, sorti éméché d'une boîte de nuit. Avec son véhicule, il est monté sur l'esplanade piétonne à côté de l'allée des Justes-parmi-les-Nations. Et lorsqu'il a fait marche arrière pour repartir, son attache remorque a heurté le monument et l'a fait basculer de son socle, en laissant une trace sous le E du mot INCENDIE.
Même écho du côté du service communication de la police : "C'est une bonne nouvelle, mais le contexte est tel que nous avons eu raison de penser ce qu'on a pensé au départ." L'auteur des faits a été interpellé et placé en garde à vue mercredi dernier, 6 mars. Relâché entretemps, il sera convoqué en juin pour délit de fuite et défaut de maîtrise de son véhicule.