Strasbourg : premier week-end de festivités pour la terrasse culturelle estivale la Grenze

Derrière la gare de Strasbourg, se trament de drôles de choses. Musique et bières ont envahi la friche ferroviaire désaffectée. Une grève ? Non : la Grenze. Une toute nouvelle terrasse culturelle éphémère sur les rails jusqu'à la mi-octobre. Tchou. Tchou.

Il aura fallu deux mois de travail afin que la Grenze voie le jour. Deux mois de travail afin que le collectif éponyme et sa quarantaine de bénévoles fassent de ces vieux bâtiments désaffectés une terrasse festive et citoyenne. Pari réussi. La Grenze a ouvert ses portes vendredi 12 juillet. C'est party.


Prenez-en de la Grenze


Le projet vient d'une rencontre. Comme souvent. Celle de l’association la Grenze, collectif strasbourgeois fondé en 2017 à la
recherche d’un lieu pour s’établir et faire vivre son concept de scène artistique émergente et de la SNCF engagée depuis quatre ans dans une démarche d’urbanisme transitoire.

Après avoir eu une grosse déconvenue avec la ville de Strasbourg il y a deux ans pour une salle de concerts coopérative port du Rhin (site de la Coop), la Grenze a cherché un nouvel endroit sur lequel fleurir. Et la détermination a payé. "On avait toute une liste d'interlocuteurs à contacter comme la Poste ou d'autres entreprises... le premier chez qui on a frappé, la SNCF, a accueilli notre projet les bras ouverts" explique Fabien, administrateur de la Grenze.
 
Du coup, comme à Arles, Pantin ou Rouen, cette dernière a mis à la disposition de la Grenze à Strasbourg une partie de ses locaux techniques et de ses terrains à ce jour inutilisés. En devenir, mais ça c'est une autre histoire.
 

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Pour l'heure : quel terrain de jeu ! Derrière la gare, rue Wodli : un espace extérieur de 800 m² complété d'une halle attenante de 550m², soit près de 1400m² réaménageables à l'envi. L'ancienne gare de marchandises et de triage, construite par les douanes en 1880, s'est donc refait un nom et une beauté.
 " Il n'y avait absolument rien quand on a eu les clés le 13 mai dernier explique Fabien :  un parking vide, une halle vide. On a du tout refaire à commencer par les travaux de mise en sécurité. On a mis en place des chantiers participatifs avec des professionnels du BTP qui nous ont transmis leurs savoir-faire. Incendie, sécurité, électricité : tout y est passé. une grande partie de notre budget également."
 Sans compter, la fabrication du mobilier, la déco street art ... Aujourd'hui si le côté industriel est encore bien présent,  plus besoin de paperasse pour entrer dans l'ancienne douane. Bien au contraire.
 

Un lieu où il fait bon vivre ... ensemble


Car le projet du collectif citoyen La Grenze est résolument ouvert. Promouvant une culture citoyenne et alternative, tournée vers l'économie sociale et solidaire, la mixité et j'en passe. "Nous proposons trois choses bien distinctes : une terrasse éphémère et un coin restauration, une salle de concerts et de l'évènementiel culturel type centre socio-culturel. Notre projet a changé depuis celui de la Coop qui était plus basé sur les concerts et le transfrontalier." 

Concrètement : la plupart des activités sont gratuites sauf les concerts où le tarif moyen est de 9 euros. " Nous voulions axer notre projet sur l'accessibilité. Mêler les populations, créer de la cohésion sociale en attirant des gens de tous les quartiers, de toutes les origines, de tous les moyens." Même le bar où seul le maté n'est pas produit en local défie toute concurrence.
 


Programme chargé


Vous trouverez donc à la Grenze :
  • à l'extérieur : un bar central et un espace restauration de 280 places où des produits bio et locaux sont servis. "Pas de bananes à la Grenze ou de produits nécessitant trop d'énergie carbone". Le tout accompagné de musique distillée par des DJ qui se succèdent sur la petite scène musicale.
  • à l'intérieur : une second bar en bois brut et un espace concert de près de 300 places.   
  • Niveau programmation : du mercredi au dimanche, des ateliers artisanaux et sportifs ( Yoga, Tai Chi, boxe ...), des spectacles jeunes publics, des concerts (deux à trois par semaine, tournés vers la grande famille du rock avec des premières parties plutôt locales), des DJ sets, des chantiers participatifs, des conférences débat hebdomadaires sur des thèmes de société comme "la ville", "se nourrir de la nature" ou encore "cultiver la terre". Bref, il y a de quoi se remplir la panse, les oreilles et la tête. Que demandez-de plus ? Pour plus de détails, voir ici. 


Ephémère ?


Malgré son éphémérité, la Grenze compte bien perdurer. Ou du moins transmettre une certaine philosophie. "Ce week-end d'ouverture c'est une libération certes mais pas un aboutissement. C'est le début de quelque chose. On a voulu montrer que c'était possible avec très peu d'apports financiers au départ, 15 000 euros soit 1000 euros par potes, de monter un évènement comme ça. Trouver des partenaires économiques, faire des travaux, monter tout un projet sans aucune connaissances entrepreneuriales ou dans le bâtiment."

Et Fabien de poursuivre : "On voulait aussi présenter un modèle de structure horizontale coopérative. A la Grenze, chacun est responsable, autonome, toutes les décisions sont prises en votant à la majorité. Un modèle démocratique et non lucratif à l'image de l'Aérosol à Paris ou de la friche Lucien à Rouen ..."

C'est une libération certes mais pas un aboutissement. C'est le début de quelque chose.
-Fabien, administrateur de la Grenze-

Un modèle qui pourrait être "dupliqué par d'autres même en dehors du champs culturel". Le collectif va t'il semer une petite Grenze ? L'avenir nous le dira. En attendant, ce premier week-end dépasse toutes leurs espérances : " 1200 personnes vendredi soir et 700/800 samedi. C'était la ruée, c'est encourageant.

Pour rappel, l'année dernière, son équivalent moins humaniste mais redoutablement efficace version Franck Meunier La Manufakture avait attiré 200 000 personnes à la Krutenau.







 
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